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Greek crisis
Époque et délai
Article mis en ligne le 5 février 2016

Journée de grève générale largement suivie, comme cela n’a pas été le cas depuis les premières années du troïkanisme réellement appliqué. Dans les villes thessaliennes, kiosques et cafés sont restés fermés, et à Athènes, dans la plupart des cas, les boulangers du coin comme de chaque coin, ont une fois n’est pas coutume observé à la lettre les consignes de leur Union professionnelle : “Fermeture durant la journée du 4 février”. Tout simplement, pas de pain.

Les observateurs si bien... attitrés des faits et des gestes politiques à travers les medias, ont alors souligné d’emblée “toute l’importance d’un tel élan dans la protestation de la part de quasiment toutes les catégories socioprofessionnelles, et cela c’est bien nouveau, depuis que le gouvernement Tsipras est en place ”.

C’est d’autant plus vrai que tout semble y converger, de l’exaspération devant les dernières mesures programmées du gouvernement, touchant aux système des retraites ou l’imposition, jusqu’aux nombreux rejets exprimés par les habitants comme par les élus locaux, devant l’installation chez eux... des fameux camps de refugiés et de migrants, appelés par un dernier euphémisme en cours, postmoderne (et) de l’Union européenne : “hot spots”. Structures que l’Armée grecque vient de se voir chargée de construire d’urgence, d’abord dans certaines îles, sous... peine de voir la Grèce se faire expulser du... royaume de Schengen.

Par de circonstances alors presque comiques, l’hélicoptère du ministre de la Défense Panos Kamménos (du parti des Grecs indépendants lequel gouverne avec SYRIZA), a été empêché (mercredi 3 février) d’atterrir normalement, et cala, par de nombreux habitants de l’île de Kos opposés à “leur hot spot”. Résultat, un atterrissage pratiquement forcé sur un terrain non prévu... avec la quasi-évacuation du ministre aussitôt suivie, drôle de scène alors immédiatement immortalisée par un photographe ayant fait comme prévu, le tour de la presse grecque.

Ailleurs, comme à Préveza (Ouest de la Grèce), les marins-pêchers ont manifesté pour la première fois à bord de leurs bateaux, tandis qu’à Athènes sur la Place de la Constitution (Sýntagma), certains slogans très nouveaux ont visé... à leur manière, directement Alexis Tsipras au même titre que l’européisme affligeant qui est autant le sien. Temps pour ainsi dire nouveaux. (...)

Journée de grève générale, heureusement bien suivie, comme cela n’a pas été le cas depuis les premières années du troïkanisme réellement appliqué, à l’ambiance toutefois suffisamment étrange, entre atmosphère bon enfant, accablement, et un certain mutisme.

Routes coupées, présence policière accrue... sauf sur les plages. Nous ne vivons plus dans une époque mais dans un délai.