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Entretien Macron-Delahousse : le coup de brosse à reluire de trop ?
Article mis en ligne le 19 décembre 2017

Dimanche 17 décembre, le 20 heures de France 2 diffusait un entretien d’Emmanuel Macron avec Laurent Delahousse, enregistré quelques jours auparavant. Un échange qui se voulait décontracté, et dont la complaisance a été largement critiquée par les commentateurs. Mise en scène à part, il s’inscrit pourtant dans la continuité des précédents entretiens présidentiels…

n’en jetez plus... Les interventions de Laurent Delahousse brossent ainsi un portrait tout à l’avantage d’Emmanuel Macron : bourreau de travail, à la tâche jour et nuit, il serait en passe de révolutionner le capitalisme au plan international, en prenant le leadership de la transition écologique et en mettant la finance au service de l’environnement.

Emmanuel Macron a par ailleurs tout loisir de développer ses argumentaires et ses messages clés. Peu ou pas contredit, sinon parfois relancé, il se lance dans de longs tunnels de plusieurs minutes concernant l’actualité internationale, la lutte contre le changement climatique ou encore la réforme de l’audiovisuel public. Les sujets polémiques sont laissés de côté, comme le montre la revue des questions de l’entretien, réalisée par Closer.

Au lendemain de la diffusion de l’entretien, la complaisance de l’entretien a été épinglée par de nombreux commentateurs, qu’il s’agisse de Libération, Marianne, Mediapart, Arrêt sur images ou encore Buzzfeed. À noter également, l’article très juste (et désopilant) de Samuel Gontier.

D’autres articles se font les échos des critiques issues du monde politique ou de certains journalistes, comme Le Parisien, L’Express ou 20 minutes. Ils évoquent notamment la réaction du correspondant de Reuters à l’Élysée. Ce dernier s’est fendu d’un tweet pour le moins cinglant (...) «  L’une des questions les plus percutantes de l’interview de Macron : "Voici le sapin de Noël dans la cour, c’est la fin de l’année, que voulez-vous dire aux Français, n’ayez pas peur ?" Le pire du journalisme de déférence à la française.  » (...)

Tant que des journalistes accepteront de se plier à ce genre de conditions, ils seront préposés, plus ou moins ostensiblement, au passage de brosse à reluire. Mais à n’en pas douter les candidats honorés – c’est une condition sine qua non – d’être conviés à badiner avec le souverain en sa demeure ne manquent pas. Ce qui en dit long sur ce qui anime l’élite de la profession…