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France24
Enseignants contre la réforme des retraites : "Après la sidération du 49.3, la colère monte"
#greves #manifestations #retraites #enseignants
Article mis en ligne le 28 mars 2023
dernière modification le 27 mars 2023

Lundi (20 mars), les syndicats enseignants ont lancé un mouvement d’action durant les épreuves de spécialisation du bac pour protester contre la réforme des retraites. Pour les professeurs mobilisés, il ne fait aucun doute que l’utilisation du 49.3 a attisé les braises du mouvement.

Les épreuves écrites de spécialité du baccalauréat ont débuté lundi 20 mars en début d’après-midi, dans un contexte social pour le moins tendu. Aux quatre coins de la France, des professeurs ont organisé des rassemblements devant les lycées pour exprimer leur opposition à la réforme des retraites.

Vendredi, douze syndicats avaient annoncé, dans un communiqué commun, un préavis de grève durant la période des épreuves. Ces organisations, dont Snes-FSU – premier dans le secondaire (collèges et lycées) –, la CGT Éduc’action ou bien encore Sud-Éducation, y appelaient les enseignants à poursuivre la mobilisation "y compris par la grève de surveillance lorsque cela est possible".

L’appel a suscité depuis d’intenses débats parmi les professeurs, très majoritairement opposés à la réforme mais soucieux d’accompagner au mieux leurs élèves.

"Mesure symbolique"

Conséquence de la réforme du lycée mise en place en 2019 par Jean-Michel Blanquer, les épreuves de spécialité du baccalauréat se tiennent pour la première année en mars au lieu de juin. En 2021, en raison du Covid-19, le gouvernement avait été contraint de reporter l’entrée en vigueur de cette mesure. Et il était cette fois bien décidé à la maintenir, malgré les appels à la grève.

Dès vendredi, le ministère avait promis "des surveillants supplémentaires" afin de garantir le bon déroulement des examens, et des mesures pour empêcher d’éventuels blocages. En visite lundi au lycée Claude-Bernard, dans le 16e arrondissement de Paris, le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a assuré qu’il n’y avait "pas de points d’inquiétude particuliers" dans les 2 600 centres d’examens ouverts.
(...)

Jean-Paul Clot explique avoir été surpris par l’utilisation de l’article 49.3 jeudi dernier pour passer la réforme, alors qu’un vote était censé avoir lieu à l’Assemblée nationale. "J’avais bien conscience que le gouvernement tenait obstinément à cette mesure mais je suis étonné qu’ils ne soient pas parvenus à s’assurer une majorité parlementaire", commente-t-il. Pour Sandrine Rousset, militante syndicale, également présente au rassemblement, il ne fait aucun doute que le passage en force de la réforme a galvanisé le mouvement : "Après la sidération, on le sent, maintenant c’est la colère qui monte". (...)

Alors que plusieurs secteurs stratégiques se sont engagés ces dernières semaines dans une grève reconductible – le ramassage et le traitement des déchets, les raffineries –, les enseignants ont jusqu’ici majoritairement concentré leurs efforts sur les grandes journées de mobilisation nationale pour faire entendre leur voix. (...)

Pour nombre de professeurs, l’opposition au gouvernement ne se limite pas au recul de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. Les précédentes mesures sur l’école, et en particulier la réforme du lycée, ne passe toujours pas. Les syndicats affirment que la tenue des épreuves de spécialité en mars, décidée afin que leurs résultats soient mieux pris en compte pour les admissions dans le supérieur, contraint à accélérer les programmes, au détriment des autres matières, générant un stress important pour les élèves et les professeurs. (...)