
L’Union européenne vient de définir un label écologique pour les toilettes : moindre consommation d’eau et matériaux recyclables sont promues - mais l’on n’a pas été jusqu’à promouvoir les toilettes sèches.
Voici qui devrait soulager complètement les plus inquiets d’entre nous quant à l’impact écologique de certains de nos besoins : la Commission européenne vient de définir les conditions d’obtention d’un écolabel pour les WC à chasse d’eau et les urinoirs. Ainsi le Journal officiel de l’Union européenne du 9 novembre définit-il les différents systèmes concernés et détaille huit critères d’attribution. Ils portent sur le volume d’eau utilisé : pas plus de six litres pour une chasse complète - entendez la grande - avec possibilité d’économiser au moins trois litres, et un litre pour celle de l’urinoir. En comparaison, une chasse, une vielle, peut avaler dix à douze litres.
Vierge ou recyclé, s’il y a présence de bois dans les composants du WC labellisé, il doit provenir d’une forêt gérée dans une optique de durabilité. Toutes les pièces de l’installation, qui bénéficie d’une garantie de réparation ou de remplacement d’au moins cinq ans, sont facilement remplaçables. La commande de chasse à la demande est obligatoire sur les urinoirs collectifs. Enfin, si le tout est géré électroniquement, le concepteur doit avoir prévu un système qui permet de couper les déclenchements intempestifs.
Ces performances seront repérables grâce au logo de l’écolabel avec un texte qui indique « rendement hydrique élevé, diminution du volume des eaux usées, économie d’eau et d’argent, incidence en fin de vie du produit réduite ». Pour l’arborer il faut pouvoir faire preuve du respect de ces critères avec la validation d’un laboratoire agréé. (...)
Quoi, encore de l’eau ! Est-ce écologique ?
Reste qu’en la matière, il y a débat : avec ou sans eau, les WC ? Certains estiment en effet qu’il est préférable de réintroduire les déjections assainies dans la terre plutôt que dans les rivières qu’elles chargent d’azote et de phosphore et qu’elles polluent. Les adeptes de la cabane au fond du jardin se seront reconnus. Mais dans son texte, l’Europe ne s’est pas penchée sur ce type d’installations.
En moyenne, une personne consomme vingt à trente litres d’eau potable par jour dans l’utilisation des toilettes. Sur une année pour une famille, des toilettes sèches permettent d’économiser près de 45 000 litres estime l’ingénieur, consultante en environnement, Sandrine Cabrit-Leclerc. Dans son petit livre pratique J’économise l’eau à la maison (éd. Terre Vivante), elle consacre un chapitre au sujet : fonctionnement, coût, systèmes, etc. Les principaux systèmes étant le scandinave (urines et fèces séparées), ou la TLB, toilette à litière biomaîtrisée (l’eau est remplacée par de la sciure de bois), le plus connu en France.
Pour approfondir la question, on peut se reporter au guide technique très complet accessible en ligne de Toilettes du monde.
Cette structure est également l’auteur d’un rapport intitulé Les toilettes sèches familiales : état de l’art, état des lieux dans plusieurs pays et propositions pour un accompagnement en France. (...)