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Libération
Enfants rapatriés de Syrie : « Mon petit-fils n’en finit plus de payer le choix funeste de son père »
#enfants #syrie #ASE
Article mis en ligne le 10 août 2023
dernière modification le 9 août 2023

Le retour des enfants de jihadistes, souvent nés en Syrie et traumatisés, est un casse-tête pour les départements concernés. La protection de l’enfance est débordée et les décisions prises par la justice sont appliquées trop lentement, voire incompréhensibles pour les familles.

L’enfant ne connaissait rien de la France. Né en Syrie, ayant grandi dans un camp syrien, il a été rapatrié début 2023, à l’âge de 5 ans, avec sa mère, incarcérée à sa descente de l’avion. Placé dans un foyer de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), il a été victime de violences sexuelles cet été. Il l’a raconté à sa mère lors d’une visite au parloir et lui a aussi dit que son agresseur le tapait régulièrement. Une enquête a été ouverte. L’enfant est toujours dans son foyer, où un autre adolescent, qui dormait dans sa chambre, l’a aussi agressé. « Je suis en rage, dit sa grand-mère paternelle. Mon petit-fils n’en finit plus de payer le choix funeste de son père qui a décidé de partir faire le jihad en Syrie. Il l’a payé en vivant plus de quatre ans dans un camp. Il le paie encore ici, en France. Comment est-ce possible ? »

Depuis 2015, 326 enfants français ont été rapatriés. Une moitié environ venait des camps de Roj et Al-Hol, dans le Nord-Est syrien, l’autre de Turquie, d’où ils ont été expulsés en vertu d’un accord avec la France. Dans les ministères concernés – l’Intérieur, la Justice, l’Enfance, les Affaires étrangères – ils sont surnommés « RDZ » (retour de zone). (...)

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Le gouvernement allemand a promis qu’aucun mineur ne serait abandonné à son sort en Syrie, car « les enfants ne sont pas responsables des choix de leurs parents », explique Annalena Baerbock, la ministre écologiste des Affaires étrangères. « Ils sont victimes de l’EI et nous avons le devoir de ne pas les abandonner sans perspective dans les camps du nord-est de la Syrie », avait-elle martelé le jour de la sixième et dernière opération de rapatriement, en octobre. (...)