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L’Assemblée nationale doit adopter, mardi 7 mai, une proposition de loi LREM destinée à renforcer l’accompagnement de des "jeunes majeurs vulnérables" vers l’autonomie, notamment en augmentant le budget alloué de 12 à 60 millions d’euros. Pourtant, Lyes Louffok, membre du conseil national de la protection de l’enfance, lui-même enfant placé, critique sur franceinfo les amendements du gouvernement, qui pourraient avoir comme conséquence "d’empirer" la situation de certains jeunes.
Lyes Louffok : On a pris une grosse claque en regardant les amendements du gouvernement sur cette proposition de loi. Ce texte ne nous satisfait absolument pas. La loi initiale prévoyait quelque chose de très intéressant, et qui aurait pu être une avancée majeure : l’obligation pour tous les jeunes d’obtenir un contrat jeune majeur, c’est-à-dire une protection après 18 ans et jusqu’à 21 ans avec la possibilité d’être accompagné par un professionnel dans une association. On s’est rendu compte que l’article qui garantissait cette obligation a été transformé pour créer un contrat d’accès à l’autonomie qui ne correspond pas au contrat jeune majeur, puisqu’il n’y a aucune aide sociale obligatoire. Le gouvernement a conditionné l’obtention de ce contrat à un placement effectif d’au moins 18 mois avant les 18 ans. Cela nous paraît être une mesure extrêmement dramatique puisque dans notre pays beaucoup de jeunes mineurs étrangers arrivent sur notre sol à 16 ans et nous pourront pas bénéficier de ce contrat.
Que comptez-vous faire ?
Nous allons demander aux parlementaires de ne pas voter les amendements du gouvernement. Pour nous, si les amendements du gouvernement étaient votés la situation pourrait même empirer pour certains jeunes. Il faudra s’en justifier devant eux si la loi est définitivement votée et appliquée. (...)