
Le glyphosate sera-t-il enfin interdit dans l’Union européenne ? Alors que le 15 décembre 2022 était la date butoir pour le renouvellement de l’autorisation du glyphosate en Europe, les Etats membres ne sont pas parvenus à une décision à la majorité. La Commission européenne a donc tranché et accordé une année supplémentaire au glyphosate. C’est donc d’ici décembre 2023 que le sort du glyphosate sera tranché. Cette décision est maintenant dans les mains des états membres. L’enjeu est énorme et porte sur une ré-autorisation (ou non) pour 15 ans.
Dangereux pour l’environnement et la santé humaine, il est plus qu’urgent d’en finir avec le glyphosate en France et en Europe et d’amorcer une vraie transition agricole et alimentaire. On sait notamment depuis 2015 que cette substance est classée « cancérogène probable » pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la santé et récemment, en France, une étude de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) est venue renforcer l’analyse des risques liés au glyphosate. La substance active déclarée du célèbre Roundup de Monsanto-Bayer avait été réautorisée pour 5 ans fin 2017, malgré de nombreux scandales : Monsanto papers, procès outre-Atlantique, fichage illégal…
Emmanuel Macron s’était engagé à sortir du glyphosate en France « au plus tard » début 2021. Il n’a pas tenu cette promesse, mais la France peut et doit jouer un rôle moteur et sans ambiguïté pour faire interdire le glyphosate en Europe en 2023.
Exigeons ensemble que la France s’oppose publiquement au renouvellement de l’autorisation de ce pesticide toxique en Europe.
Signez la pétition et faites-la circuler, nous avons besoin de vous ! (...)
Lire aussi :
Réautorisation du glyphosate : que cache le coup d’accélérateur de l’Europe ?
Mi-juillet, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a enfin publié son avis sur le glyphosate, l’herbicide le plus utilisé à travers la planète et la substance active du Roundup de la multinationale de l’agrochimie Bayer-Monsanto. Des conclusions cruciales, car au cœur de la décision politique, mais partielles, le rapport complet étant attendu… après le vote par les États-membres de sa réautorisation pour 15 ans. Entre mise en lumière des zones d’ombre des conclusions de l’EFSA et appel à la responsabilité des politiques vis-à-vis du principe de précaution, foodwatch revient en détail sur cet avis et sur les étapes à venir. Il va falloir jouer serrer à la rentrée ! (...)
L’échéance politique est proche, car la Commission européenne tente d’accélérer le dossier lié à sa réautorisation, pour 15 ans cette fois-ci ! Selon une fuite, les premières discussions devraient avoir lieu autour du 15 septembre pour une date de vote des Etats membres début octobre. Le temps presse, et dans cette lutte contre le glyphosate, votre mobilisation fait la différence. (...)
Réautorisation du glyphosate : une saga bis repetita qui doit cesser
La procédure de vote à venir en octobre 2023 est la même que celle de 2017, au cours de laquelle les lobbies de l’agrochimie avaient réussi à arracher un sursis de 5 ans de plus pour le glyphosate, malgré l’affaire des Monsanto Papers, qui avait largement entaché la crédibilité de l’avis de l’agence de sécurité alimentaire européenne. lls dévoilaient les vastes manœuvres des lobbies pour dissimuler les effets du glyphosate sur la santé et influencer les agences étatiques chargées de la santé. A l’époque, la France avait été en phase avec l’engagement présidentiel de 2017 et avait voté contre sa réautorisation. (...)
Rapport de l’EFSA : face aux zones d’ombre, un principe de précaution à respecter (...)
Et au vu des précédents scandales autour des avis de l’EFSA sur le glyphosate, comment pourrions-nous faire une confiance aveugle à l’avis des autorités sanitaires européennes ? Pire encore, ce saucissonnage de l’information sur fond d’opacité généralisée empêche un contre-pouvoir citoyen comme foodwatch de faire son travail de lanceur d’alerte pour informer et faire respecter le droit de toutes et tous à une alimentation saine et sans risques.
Pourtant, l’EFSA admet plusieurs angles morts auxquels elle est dans l’incapacité d’apporter des réponses :
- L’évaluation d’une des impuretés du glyphosate car il manque de données sur le potentiel clastogène (capacité à casser l’ADN) ;
- L’évaluation des risques alimentaires pour les consommateurs et consommatrices à cause de données incomplètes, même si l’EFSA ne s’attend pas à ce que les résidus dans ces cultures soient supérieurs au Limite maximale) ;
- L’évaluation des risques pour les plantes aquatiques, par manque de données.
Autant de zones d’ombre qui nous font nous demander comment les conclusions de l’avis peuvent pencher autant pour une réautorisation...La décision devrait être simple : le glyphosate présente des risques importants pour la santé et pour l’environnement, il doit donc être interdit par principe de précaution. (...)