
Nous ne sommes pas aveugles : nous savons bien que la question des médias, par temps de crise économique et sociale ravageuse, ne constitue pas une préoccupation prioritaire. Mais notre rôle, du moins tel que nous le comprenons, est d’éviter que la question de l’appropriation démocratique des médias ne figure plus du tout dans le débat public, notamment à l’occasion des prochaines échéances électorales. Toutes nos propositions, réunies dans une même rubrique, sont discutables et discutées au sein d’Acrimed qui, sans attendre, les met publiquement en débat.
Parmi les conditions de leur appropriation démocratique (et donc de l’existence d’un service public de l’information et de la culture) figure la nécessité d’une refonte des institutions publiques en charge de la question des médias. Cette refonte, telle que nous l’avions proposée dès 2006, est d’autant plus indispensable que la révolution numérique a bouleversé le paysage médiatique. Les échéances électorales de 2012 n’ont guère suscité de projets en ce sens : L’UMP n’a encore rien dit, sans doute parce qu’elle est satisfaite, et le Parti socialiste se borne à envisager quelques mesures cosmétiques [2]. Pourtant quelques mesures radicales s’imposent, à commencer par la suppression et le remplacement de l’actuel Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) (...)
Inféodé au pouvoir politique et assujetti aux entreprises médiatiques, le CSA est un organisme-fantoche et un organisme-croupion : un simple relais du pouvoir exécutif, cantonné à la régulation de l’audiovisuel dans une définition désormais archaïque
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