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En Uruguay, l’expérience d’une école recyclée 100% autonome en eau et en énergie
Article mis en ligne le 4 septembre 2017

Architecture en déchets recyclés, récupération et réutilisation des eaux de pluie, autonomie énergétique, création d’un potager pédagogique... Les habitants de Jaureguiberry, en Uruguay, attendaient une école. Ils ont finalement obtenu en 2016, grâce au soutien d’une ONG, la première école 100% durable d’Amérique latine, construite selon le principe original des earthships (vaisseaux de terre). Reportage.

C’est la première école publique 100 % durable d’Amérique latine. Ses spécificités ? Des déchets recyclés constituent 60 % de ses matériaux. Elle est construite selon le principe des earthships (« vaisseaux de terre » en français), développé par l’architecte américain Michael Reynolds (lire son interview en dessous de l’article). Au total, 2000 pneus, 5000 bouteilles de verre et de plastique, 14 000 cannettes d’aluminium et 2000 m2 de carton ont permis de construire cet édifice autonome en énergie ! Ici, l’électricité est produite grâce aux panneaux photovoltaïques installés sur le toit, puis stockée dans des batteries.

Le bioclimatisme version Amérique latine

Sur la façade nord, une immense serre permet de capter l’énergie du soleil et de faire pousser des plantes comestibles. Au sud, à l’est et à l’ouest, l’école est entourée d’un épais mur composé de pneus remplis de sable, posés sur des cartons. Des bouteilles en plastique permettent « d’isoler » entre les pneus. Le tout constitue un imposant talus sur lequel poussent aujourd’hui de nombreuses plantes colorées. « La conjugaison de ces principes permet de maintenir une température constante. Le bâtiment de 270 m2 se chauffe de manière autonome, explique Francesco Fassina, membre de Tagma, l’ONG à l’origine du projet. En plus de capter l’énergie solaire, la serre et le couloir principal isolent les classes de l’extérieur. Parallèlement, la chaleur qui entre dans le bâtiment ne s’échappe pas car elle est absorbée par les pneus remplis de sable qui la redistribuent durant la nuit. » Un système de ventilation, composé de trois fenêtres de toit et de deux tuyaux reliant chaque pièce à l’extérieur, permet également d’aérer le bâtiment. (...)

Former de futurs éco-citoyens

Former de futurs éco-citoyens, c’est ce à quoi pensait Martín Esposito lorsqu’il s’est lancé, avec trois amis, dans ce projet en 2012. « En 2011, Martín a vu le film El Guerrero de la vasura (Garbage Warrior d’Olivier Hodge, ndlr), consacré à Michael Reynolds. Nous avons réfléchi à ce que nous pouvions construire. Nous voulions un projet qui profite à tous et l’idée d’une école s’est imposée », se souvient Joaquín de la Sovera, responsable de la construction au sein de Tagma. Soutenue financièrement par des entreprises privées, l’ONG s’est associée à Michael Reynolds et son entreprise Earthship Biotecture. « C’est une bonne chose d’éduquer les enfants au développement durable dès leur plus jeune âge afin qu’ils grandissent avec ces connaissances », estime l’architecte qui développe le concept des earthships depuis les années 1970. (...)