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le Parisien
En Haute-Marne, ils ne veulent pas du lave-linge du nucléaire
Article mis en ligne le 30 mai 2019

(...) Trois associations et 101 riverains attaquent en justice un projet de laverie nucléaire en Haute-Marne. Une blanchisserie industrielle pour laver les linges radioactifs des centrales françaises.

101 riverains et trois associations environnementales - Cedra (Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs), Nature Haute-Marne et le Réseau Sortir du nucléaire - attaquent en justice ce gigantesque pressing, destiné à laver le linge contaminé des centrales nucléaires françaises. Ils déposent, ce mardi, un recours en référé contre un arrêté accordant un permis de construction d’une laverie nucléaire dans cette commune. (...)

Ouverture prévue en 2021

« C’est un non-sens d’installer une activité polluante et radioactive en tête de bassin, pointe Bertrand Thuillier, ingénieur remonté contre ce dossier. La chimie, et notamment les phosphates, vont faire proliférer les algues, la radioactivité va polluer l’eau potable des villes alentour. » Jusqu’au lac du Der, site touristique à 40 km, qui pourrait selon lui être contaminé.

À terme, l’installation, censée ouvrir en 2021, doit laver plus de 1900 tonnes de linge par an, et rejeter chaque jour près de 60 000 litres d’une eau potentiellement chargée en phosphates, en nitrates, en métaux lourds… Et en matières radioactives. « Il n’y a pas d’inquiétudes à avoir, défend de son côté Jacques Grisot, directeur général d’Unitech. Selon les études, les rejets prévus seront 300 fois sous les seuils légaux. »
70 % de « linges rouges » irradiés

Les laveries nucléaires sont des installations peu connues : on y nettoie combinaisons, vêtements et textiles divers utilisés dans les centrales, avant de les retourner à l’envoyeur. À Suzannecourt, on lavera 30 % de « linge blanc », c’est-à-dire non radioactif, et 70 % de « linge rouges » irradiés. (...)

Historiquement, les centrales nucléaires françaises disposaient chacune de leurs machines à laver, mais la tendance est à la sous-traitance. La laverie de Suzannecourt est censée prendre la relève de celle d’Areva à La Hague.
L’inquiétude se propage (...)

Sur les rives de la Marne, au milieu des champs et des jolis corps de ferme, les industries nucléaires inquiètent de plus en plus. Quatorze communes plus bas sur le cours d’eau ont délibéré contre ce projet. La contestation se développe au fil de l’eau.