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En Corse, un fleuve menacé par un projet de stockage de déchets
Article mis en ligne le 25 août 2021

Depuis 2016, un collectif corse lutte contre un projet de centre d’enfouissement de déchets. Celui-ci menace les eaux du fleuve Tavignanu. Pour le protéger, les riverains ont rédigé une déclaration symbolique des droits du cours d’eau, mais son avenir reste en suspens.

« Le fleuve Tavignanu est une entité vivante et indivisible de sa source jusqu’à son embouchure [...] et dispose de la personnalité juridique. » Ainsi commence la déclaration des droits du Tavignanu, le deuxième plus long fleuve de Corse qui prend sa source à plus de 1 700 mètres d’altitude pour se jeter presque 90 kilomètres plus loin dans la mer, à proximité de la ville d’Aléria (Haute-Corse). Cette déclaration, la première concernant un fleuve en France, a été imaginée comme le dernier rempart contre un projet de centre d’enfouissement de déchets dans un méandre du Tavignanu, sur la commune de Giuncaggio (Haute-Corse).

Depuis 2016, le collectif de riverains Tavignanu Vivu (« Tavignanu vivant ») se bat pour empêcher la création de ce centre, qui pourrait accueillir 80 000 tonnes de déchets ménagers par an et 120 000 tonnes de déchets amiantifères issus des chantiers de la région bastiaise, où l’amiante est naturellement présent dans les sols.

L’association Notre affaire à tous, engagée depuis 2018 dans la lutte juridique pour l’environnement et partie prenante de L’Affaire du siècle, dans laquelle l’État français a été condamné pour son inaction climatique, a également prêté main forte au collectif corse (...)

Pascale et Catherine Bona pourraient être ces gardiennes du Tavignanu. Piliers du collectif Tavignanu Vivu, les deux sœurs habitent à quelques centaines de mètres du site choisi par le porteur de projet, la société Oriente Environnement. « On ne se bat pas pour notre confort, annoncent-elles d’emblée. Quand on voit ce fleuve, ce projet, et par qui il est porté, on ne peut pas accepter ça. »

Depuis 2016, elles multiplient les démarches juridiques et les mobilisations citoyennes pour protester contre ce centre d’enfouissement, qui reviendrait selon elles à « mettre des poubelles sur un château d’eau ». (...)