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En Australie, le premier ministre climato-hostile prend la porte
Article mis en ligne le 16 septembre 2015

Petit maelstrom en Australie : le premier ministre Abbott, hostile à la politique climatique, vient d’être remplacé par Malcolm Turnbull, beaucoup plus conscient des enjeux climatiques. Depuis deux ans qu’il était au pouvoir, le libéral Abbott s’obstinait à démanteler les politiques environnementales australiennes et à soutenir l’industrie du charbon.

Malcolm Turnbull devient Premier ministre de l’Australie, en remplacement du climato sceptique Tony Abbott, de plus en plus impopulaire. Il a remplacé mardi 15 septembre son ancien rival après une victoire au sein du parti Libéral. Turnbull milite depuis contre le "nivellement par le bas" du débat australien en général et l’avilissement de la politique intelligente à des fins politiques, et pour une prise en considération du changement climatique.

Il aura fort à faire pour redresser la barre. Car Tony Abbott menait depuis deux ans une politique systématiquement hostile aux mesures climatiques et soutenait sans nuance le lobby charbonnier.

Le 11 août dernier, l’Australie avait dévoilé ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre en vue de la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre prochain. Ils sont décevants.

Le gouvernement australien souhaite donc réduire d’ici à 2030 ses émissions de carbone de 26-28 % par rapport à 2005, soit plus ou moins 5 % par rapport à 1990 ; bien loin de la baisse de 40 % qu’ambitionne l’Union européenne. Ces objectifs ont soulevé de nombreuses critiques notamment de la Climate Change Authority, chargée de conseiller le gouvernement sur le climat : elle avait recommandé une réduction de 45 à 63 % des émissions par rapport à 2005.

Ce manque d’ambition de Canberra semble pourtant en décalage avec les attentes d’une majorité d’Australiens. (...)

Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Abbott, l’Australie s’est vue attribuer à deux reprises le « Colossal Fossil Award », un prix satirique décerné par la société civile au pays faisant le plus d’obstruction lors des négociations internationales. « C’est un honneur extrêmement douteux », commente Lesley Hughes, espérant ne pas voir son pays à nouveau distingué. Un sentiment que partage Daniel Spencer : « Les Australiens veulent voir de l’action. »

Il reste à Malcolm Turnbull à inverser résolument cette politique. Ce qui est certain, déjà, est que l’Australie ne cherchera pas à saper la conférence de Paris sur le climat à la fin de l’année.