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#ElleSappelleReviens : manifeste en faveur de la consigne pour réemploi
Article mis en ligne le 19 juillet 2020
dernière modification le 18 juillet 2020

Alors que l’épidémie de Covid-19 a relancé l’utilisation de plastiques jetables, 55 entreprises, associations et industriels signent un manifeste pour interpeller les entreprises, les particuliers et les pouvoirs publics sur la consigne pour réemploi. À l’initiative de la marque militante Club-Mate, qui appelle depuis plus de 5 ans au retour de cette pratique sur le sol français, ce texte, qu’Usbek & Rica a choisi de publier, propose plusieurs pistes pour revitaliser l’économie des emballages, asséchée par les mauvaises pratiques et le travail de l’ombre des lobbies.

(...) Pourquoi on ne peut plus attendre

« Un être humain ingère en moyenne 5 grammes de plastique chaque semaine, soit l’équivalent du poids d’une carte de crédit. » Il y a tout juste un an, le résultat du rapport commandé par WWF à l’Université de Newcastle (Australie) sonnait comme un signal d’alarme fort. Depuis cette étude, rien n’a changé ou presque : nous avons ingéré 50 cartes bleues en regardant la production de déchets plastiques s’accélérer.

Le temps que vous lisiez ce manifeste, plus de 150 000 kg de plastiques auront été jetés dans la nature. Demain ce sera pire (...)

d’après un rapport commandé par les ONG Earthwatch Europe et Plastic Oceans UK, les bouteilles plastiques sont les déchets les plus courants dans les océans, mers, fleuves et rivières d’Europe. (...)

À la fin du repas, on ne jette pas son assiette pour en acheter une neuve. Alors pourquoi le faire pour ses contenants ? (...)

En attendant, nos plages reculent. Comme si les joncher de déchets plastiques ne suffisait pas, nous les draguons pour en extraire la troisième ressource naturelle la plus consommée au monde après l’air et l’eau : le sable. À raison d’un recul de 35 à 240 mètres sous l’effet du changement climatique, ce sont pas moins de 132 000 kilomètres de plages qui pourraient disparaître d’ici 2100. Ce n’est pas pour demain ? Demandons donc au Maroc, au Kenya, à la Nouvelle-Zélande ou encore à la Jamaïque, qui ont déjà vu certaines de leurs plages disparaître complètement.

Pourquoi ? Parce que cette ressource est surconsommée par le secteur du bâtiment, notamment pour la création d’îles artificielles. Mais aussi parce que, à l’échelle de chaque individu depuis les années 1980, nous préférons produire, détruire, brûler, et refondre à l’infini nos récipients en verre, plutôt que de simplement les laver pour les remettre en service. Une double aberration (...)

Très concrètement, choisir de réemployer ses contenants au lieu de les recycler permet à un distributeur comme Club-Mate de réduire de 70% ses émissions de gaz à effets de serre, de 60% ses rejets de dioxyde de soufre (responsable de l’acidification de l’air et des pluies acides, qui dégradent les écosystèmes marins) et d’économiser 40% d’eau (et l’eau, disons-le, c’est la vie !). Quant à savoir si la consigne pour réemploi est prête à faire son retour, c’est un grand oui : déjà 88% des consommateurs se disent prêts à l’adopter. Les propositions des membres de la Convention Citoyenne pour le Climat - qui ont rappelé que « le meilleur emballage est celui qui ne se jette pas ou qui n’existe pas » - vont également dans le sens du développement du vrac et du réemploi dans les lieux de distribution. (...)

Nous jetons une bouteille à la mer, pour éviter d’en jeter davantage

Nous, signataires du manifeste, défendons la vision d’un monde qui tourne (enfin !) rond. Pour inverser la vapeur et accorder du répit à notre écosystème, la solution est pourtant si banale. Nous devons troquer l’économie linéaire (extraire, fabriquer, consommer, jeter) pour une économie circulaire. L’objectif ? Retarder et réduire au maximum la perte de matière première. La manière ? En concevant durablement, en consommant autrement et en donnant une seconde vie aux produits. Par exemple, une bouteille en verre consignée permet d’économiser jusqu’à 50 bouteilles en plastique. Simple, non ? (...)