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ENTRETIEN – Nos (nouvelles) mythologies économiques, avec Eloi Laurent
Article mis en ligne le 31 octobre 2016
dernière modification le 27 octobre 2016

Eloi Laurent, professeur à Sciences Po et à l’université de Stanford, vient de faire paraître à quelques mois d’intervalle deux petits ouvrages où il dénonce un ensemble d’idées fausses concernant l’économie. S’il importe de lever le voile sur ces « mythologies économiques », c’est qu’elles interdisent selon lui tout débat véritable sur des enjeux dont la nature est en réalité politique. A l’occasion de la sortie du second volume, il répond à quelques questions de Nonfiction.fr.

Nos mythologies économiques, porte sur les grandes problématiques (les rapports entre économie et politique, le fonctionnement de l’économie de marché, le supposé coût de la diversité, etc.) celui qui vient de sortir, Nouvelles mythologies économiques, est centré sur les enjeux les plus contemporains (l’économie numérique, la désintégration européenne, la crise migratoire, la transition énergétique, etc.). La structure tripartite à laquelle vous faites référence permet de consolider une vision, forcément subjective et partielle, des débats économiques actuels et unifie les deux volumes, qui font chacun exactement la même longueur, volontairement réduite pour faciliter l’accès (un peu plus de 100 pages), et couvrent un total de 30 mythologies. (...)

Il ne s’agit pas de critiquer pour se lamenter, il s’agit de déconstruire pour reconstruire. En démontant les « mythologies économiques » comme autant de pièces de lego, on peut voir, en creux, là où le politique a abdiqué au nom d’une prétendue « science économique » qui n’existe que dans l’esprit des idéologues hargneux qui s’en proclament les zélateurs. (...)

on instrumentalise aujourd’hui les outils de l’analyse économique pour prolonger de manière totalement irresponsable des pratiques de production et de consommation dont les études sanitaires nous disent à quel point elles sont toxiques pour le bien-être humain : les pesticides, les énergies fossiles, le diesel, etc. Cependant, si l’on peut faire disparaître les crises écologiques du calcul économique, on ne les fera pas disparaître de la réalité. Il faudra bien, tôt ou tard, traverser les apparences et se rendre au réel. (...)