
On avait dénoncé un coup de bluff, mais ils en ont fait un traquenard. Que faire lorsque les flics, en garde à vue, exigent d’obtenir votre code pour accéder aux données de votre téléphone ? (...)
Entre les mains des bleus, notre téléphone portable peut rapidement devenir la boite de Pandore de l’incrimination. Bien entendu, un téléphone mobile basique est beaucoup moins intéressant à exploiter qu’un smartphone doté d’un accès internet. Mais on y trouve quand même votre carnet d’adresse, le journal des appels et les SMS échangés. On peut le protéger avec un code PIN, mais s’il est saisi alors qu’il est encore allumé, tout apparaît en clair. (...)
Le traquenard est donc le suivant : « soit tu donnes ton code, soit on te confisque ton téléphone, on le met sous scellés et tu peux l’oublier ! » C’est un vrai chantage. Et les juges enfoncent le clou : il est arrivé que des personnes soient relaxées pour un délit mineur mais que leur téléphone reste sous scellé, dans le coffre du comico ou du tribunal pour avoir refusé de coopérer en ne donnant pas son code ! Relaxé, mais puni d’avoir usé de son droit au silence ! Exactement comme le refus de signalétique ou d’ADN, ces délits « autonomes » sont autant de moyens de pression sur les personnes interpellées.
Les hauts magistrats nous l’ont fait à l’envers (...)
Concernant le droit de ne pas s’auto-incriminer. (...)
A propos de "convention secrète d’un moyen de cryptologie". (...)
A propos de "l’autorité judiciaire". (...)
"Assimilable à une perquisition". (...)
Quelle attitude adopter ? (...)
Rappel des conditions demandées pour faire jouer l’article 434-15-2 du Code pénal : (...)
Le plus simple reste à garder le silence, ne pas lâcher ton code, et ce même lorsque les flics t’expliqueront que tu commets un délit. Il vaut mieux attendre de voir si le procureur décide de te poursuivre, car il y a de très nombreux cas de personnes qui ressortent avec leur portable et sans n’avoir rien lâché. Si des poursuites sont engagées, tu pourras te défendre (et être défendu.e par ton avocat.e) devant le juge, en faisant valoir ces arguments. Bien que le Code pénal réprime ce délit de trois ans d’emprisonnement et de 270.000 € d’amende, les condamnations, lorsqu’elles sont prononcées malgré tout par le juge, s’élèvent rarement à plus que des petites amendes.
Quelques conseils (...)