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CEDRA Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs
Drôle de démocratie que la France ! Un « débat public » symptomatique, sur les déchets nucléaires
COMMUNIQUÉ Lundi 4 Mars 2013
Article mis en ligne le 4 mars 2013

Il intrigue les sociologues. Il attire les médias. Il devient symbole. BURE, minuscule village aux confins de Champagne et de Lorraine a, en vingt années, cristallisé le fonctionnement de notre société.

Depuis un appel national à candidature pour l’implantation d’un anodin laboratoire scientifique jusqu’à ce qui est programmé à être la plus démesurée poubelle nucléaire souterraine au monde, le processus de BURE s’est drapé de toutes les apparences démocratiques : comité local d’information et de suivi, commission nationale d’évaluation, organismes de contrôle, office parlementaire, enquêtes publiques, etc. Dernier avatar en date : un « débat public » qui, pourtant, suscite de très lourdes polémiques.

Un « débat public » symptomatique d’un processus démocratique se réduisant à un simple vernis, un fard.

Annoncé depuis des mois, le « débat public » sur l’enfouissement des déchets nucléaires va donc entrer dans une phase active. But de l’exercice : « donner la parole ». Exercice obligé, comme dans tout projet fort coûteux et suivant la loi Voynet de 2002, cette élue qui peu de temps auparavant avait cosigné ce qu’est devenu Bure ! Donner la parole, voilà a priori une noble disposition mais pour en faire quoi ? Chacun se souvient de ces parlementaires (députés et sénateurs), représentants du peuple, qui ont retenu dans la loi « déchets nucléaires » de 2006 le contraire de ce qu’avait demandé la population de Bure dans un « débat public » précédent - déjà – (fin 2005/début 2006).

Un « débat public » bien mal emmanché

Le passif est lourd, fort lourd et sape la crédibilité du « débat public » 2013. Comment comprendre, dès lors, que celui-ci ajoute des bâtons pour se faire battre ?

 l’inventaire, le contenu, de ce qui serait enfoui fait polémique depuis de longs mois car malgré des demandes répétées d’organismes on ne peut plus officiels, l’Andra n’est pas en mesure de répondre. En effet, de la politique énergétique à venir dépendra pour une grande part ce fameux « inventaire », et les différents scenarii étudiés par l’Andra ne peuvent répondre à ce qui n’est pas encore décidé. Fort logiquement, quantité d’ONG et d’associations autour de Bure - 44 au total – en novembre dernier ont appelé la présidence de la république, Matignon et le ministère de l’écologie à reporter le « débat public » après la loi qui sera issue du débat sur la transition énergétique

 ces mêmes ONG et associations ont également fait valoir qu’au vu de leurs moyens limités elles ne pourraient s’impliquer dans deux débats majeurs et concomitants (transition énergétique et enfouissement)

Réponse des pilotes du pays ? Aucune ! Quant à la Commission du débat public elle vient d’opter pour un malheureux glissement du calendrier, décomposant ainsi les 4 mois du « débat ; du 15 mai au 31 juillet puis du 1er septembre au 15 octobre, percutant de plein fouet le débat sur la transition énergétique. Manifestement la Commission a cherché à ménager la chèvre et le chou. D’autant qu’elle a été la cible de pressions intenses pour le maintien du calendrier en mars 2013, voire même, jusqu’à des parlementaires, pour ne pas mettre en place ce « débat public », ou avec des modalités sidérantes. Résultat, insatisfaction générale. Jusqu’au président du Clis (Commission locale d’information et de suivi) qui s’en est ouvert en demandant notamment si on ne se moquait pas du monde en programmant un « débat public » en plein mois de juillet, tandis que quantité d’associations et d’ONG, face à de tels procédés, ont annoncé un boycott, de protestation et actif. Voilà un « débat public » bien mal emmanché, comme on dit en champenois.

S’indigner, témoigner, démontrer, interpeller, accuser, proposer, se faire entendre : AGIR !

Attendue, la position du CEDRA a fait l’objet d’une large réflexion, allant jusqu’à rencontrer récemment et sur demande de celui-ci le président de la commission du « débat public ». Fort de cette analyse, le Collectif a décidé une conduite complémentaire au boycott actif des ONG et associations. Le CEDRA utilisera TOUS les moyens de se faire entendre : dedans, dehors, et par des biais « extérieurs ». Ne serait-ce que pour les indécis et ceux qui ne « savent pas », se justifient une implication sans concession, un apport d’informations et d’arguments solides contrecarrant les dires des enfouisseurs et de leurs affidés.

Les populations de la région, et bien au-delà, étant bafouées depuis près de vingt ans, le « débat public » va permettre de démontrer et dénoncer combien le processus décisionnel est pipé, combien il trahi l’esprit démocratique.

Dans ce « débat public », le CEDRA appellera donc chacun et chacune qui veut voir bouger les choses vers le bon sens, la démocratie réelle et l’éthique à AGIR !

S’indigner, témoigner, démontrer, interpeller, accuser, proposer, se faire entendre, dehors ou/et dans les réunions publiques > AGIR !

BURE : "un passé à réparer, un avenir à préparer"

d’après Victor SCHOELCHER, au 19ème siècle à propos de l’esclavage