
La cour d’appel de Versailles rendait ce jeudi son jugement dans l’affaire qui opposait le média en ligne Reflets et Altice, le groupe dont Patrick Drahi est le propriétaire. Elle casse la décision du tribunal de commerce de Nanterre et la censure a priori que les seconds avaient obtenue en octobre 2022. Cette décision scandaleuse, fondée sur le secret des affaires, avait mobilisé l’ensemble des rédactions. C’est une victoire pour le journalisme d’investigation.
La décision est tombée un peu avant 15 heures, ce jeudi 19 janvier. C’est peu dire qu’elle était attendue par toute la profession.
La cour d’appel de Versailles a donc remis les pendules à l’heure après la décision inique du tribunal de commerce de Nanterre. Saisie par Altice et son propriétaire Patrick Drahi, cette juridiction sans compétence ni expertise en matière de presse (domaine pour lequel il existe une juridiction spécialisée), habituée à trancher des affaires relevant du commerce ou des liquidations, avait prononcé en octobre une censure a priori, interdisant à la rédaction de Reflets de continuer à écrire sur les secrets d’Altice et de son patron, en se fondant sur le bien pratique secret des affaires. Le média en ligne avait publié à partir de septembre 2022 une série d’articles et de révélations sur le fonctionnement et les montages de la galaxie Altice qui a fait la fortune de Patrick Drahi - aussi bien dans les télécommunications que les médias.
En revanche, pas à une contradiction près, l’ordonnance prononcée par le tribunal de commerce de Nanterre avait refusé la demande de retrait des articles déjà publiés.
Le droit par des professionnels (...)