
Deux événements se tiennent parallèlement sur la question du viol comme arme et tactique de guerre. Le premier est une exposition qui se tient à la Sorbonne (Paris) et le second une conférence à Sarajevo. Ces deux événements ne sont pas sans rappeler l’importance des violences sexuelles, non seulement comme traumatismes personnels, mais aussi comme enjeu dans l’immédiat après-guerre. L’habiter et les pratiques spatiales des victimes sont profondément affectés par ces actes :
par-delà le temps des violences, le viol s’inscrit durablement dans les territoires du quotidien. Dans cette perspective, le viol systématisé participe de la "modification coercitive du peuplement".
-Le viol de masse, une arme de guerre
Conférence organisée par la Fédération Mères pour la Paix à Sarajevo le 10 mars 2012.
Toutes les informations sur le site du Courrier des Balkans.
"Sarajevo 1992/1995 est un cas de « ville multiculturelle », où les voisins vont être, par la géographie de la terreur produite par l’ensemble des acteurs en armes (viols systématisés, exactions, bombardements…), forcés de choisir une identité « ethnique ». S’ils se reconnaissaient tous comme Sarajéviens, les habitants de cette ville multiculturelle vont être contraints de vivre un entre-soi forcé. L’enjeu, pour les belligérants, dans la ville multiculturelle est alors la disparition du vivre-ensemble, et de fragmenter les espaces de vie selon un schéma : « mon » territoire vs le territoire de « l’Autre »" (Extraits de "La ville : un "espace symbole", enjeu de la pacification des territoires", Armées d’aujourd’hui, n°367, p. 24).
-La Chair de la guerre, une histoire de femmes
Exposition d’installations d’Yvelyne Wood (plasticienne, sculpteur et scénographe) à l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris, galerie Saint-Jacques) jusqu’au 14 avril 2012, sous le haut patronage du Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR).
Toutes les informations dans le dossier presse de l’exposition. (...)
" « La plupart des réfugiés dans le monde sont des femmes et des enfants. C’est la première fois que ces témoignages de femmes, recueillis par le HCR dans divers pays, sont dévoilés au public et intégrés comme un ensemble dans une œuvre artistique »
William Spindler, Porte-parole, HCR
Cette exposition se tiendra sous le patronage du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Refugiés (HCR) qui, dans le cadre de sa démarche d’ouverture au grand public, souhaite mettre l’accent sur une approche plus humaine et empathique de son action, trop souvent perçue sous l’angle juridique. Les œuvres d’Yvelyne Wood constituent ainsi un vecteur de communication universel pour le HCR.
La Chair de la guerre, une histoire de femmes, s’ancre dans l’histoire intime des femmes en temps de guerre. En effet, qu’elles en soient actrices ou victimes, les femmes vivent la guerre de l’intérieur, de gré ou de force. La chair, c’est donc celle des femmes, exposées à la barbarie humaine. Cela passe tout d’abord par la destruction du foyer, de la maison et de la famille, puis par l’exil forcé et le viol, utilisé par- tout à travers le monde, comme une véritable arme de guerre. (...)