
Depuis le 3 décembre dernier, une centaine de travailleurs sans-papiers ont monté un piquet devant l’agence Chronopost d’Alfortville, avec le soutien du Comité des Travailleurs Sans-papiers de Vitry (CTSPV 94), de Solidaires Sud et de Solidaires 94.
Dès le premier jour, le 3 décembre, les forces de police ont fait évacuer le campement (vers 13h).
Ces travailleurs de Chronopost et de ses prestataires – Derichebourg, entreprise déjà mise en cause depuis le 15 novembre au Coudray-Monceaux, où un autre piquet a été monté devant l’agence DPD –, se sont ré-installés le 7 décembre. « DPD est elle-même une filiale de La Poste, et pratique la même exploitation des travailleurs sans-papiers que Chronopost. » explique Christian du CTSPV94.
« À Alfortville, un piquet avait déjà été installé pendant 7 mois en 2019/2020. L’objectif était de dénoncer les systèmes de sous-traitance en cascade pratiqués par Chronopost, filiale à 100% de La Poste qui sous-traite ses activités colis dans ses locaux mêmes à des opérateurs comme Derichebourg. Il avait alors permis d’imposer la régularisation de 27 grévistes sans-papiers, ainsi que de 46 autres travailleurs d’autres entreprises venues en soutien à cette lutte. Aujourd’hui dans le Val-de-Marne, plusieurs dizaines de travailleurs attendent leur régularisation et la préfecture n’a pas tenu ses engagements de suivi. »
Le CTSPV94 comme Sud PTT et Solidaires 94 s’indignent des pratiques d’exploitation « honteuses » d’une entreprise 100% publique. La situation est « très tendue » sur le piquet d’Alfortville selon Christian, comme à Coudray-Monceaux et à Genevilliers : des grévistes y sont installés depuis le 8 novembre, devant le siège de l’agence d’interim RSI. Ils avaient auparavant, le 22 octobre, occupé l’agence RSI du boulevard Magenta et en avaient été évacués le jour même. (...)
L’ironie du sort, c’est ce grand panneau autour duquel le campement est installé, devant l’entrée de l’entreprise : « Bienvenue à Chronopost ». Réponse des collectifs de sans-papiers : « Nous ne nous laisserons pas faire. »
Une manifestation a eu lieu mercredi 29 décembre depuis le campement "Chronopost" jusqu’aux bâtiments de La poste "colis". À la centaine de travailleurs sans-papiers d’Alfortville se sont joints les travailleurs sans-papiers de Genevilliers et de Couvray-Monceaux, venus les soutenir.