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Les echos
Des propositions explosives pour l’évaluation des élèves et des établissements scolaires
Article mis en ligne le 29 septembre 2018

Deux députés font des propositions pour « mettre en cohérence et améliorer la fonction d’évaluation » du système éducatif. Le sujet est « au coeur des annonces » qu’a faites le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, début septembre, souligne leur rapport(...)

Edouard Philippe avait donné le « la » en plein moins d’août en annonçant, dans un communiqué cosigné avec le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, la création d’une « instance » d’évaluation pour 2019. Mais sans que l’on sache quels en seraient les contours.(...)

Dans un rapport qui doit être publié ce jeudi et que « Les Echos » ont pu consulter, les députés Marie Tamarelle-Verhaeghe (LREM) et Régis Juanico (ex-PS) font douze propositions pour décliner ce à quoi pourrait ressembler la future instance d’évaluation, dont la création est annoncée, par voie législative, au premier trimestre 2019. L’exécutif a été clair : il veut « assurer une évaluation régulière et transparente des établissements scolaires […] au service de la réussite des élèves et de la qualité de la vie scolaire ».

(...)

Tour d’horizon des propositions chocs du rapport :

Evaluer les élèves en français et en mathématiques au début de chaque cycle(...)

Evaluer les élèves différemment

Les évaluations en classe devraient mettre en valeur « ce qui est acquis par les élèves », en sortant de la logique du classement, indique le rapport. (...)

Valoriser les enseignants « les plus investis dans leur métier »

Concernant les enseignants, les députés proposent de mettre en place des évaluations intermédiaires qui s’ajouteraient aux trois rendez-vous de carrière actuels. Et de faciliter l’accès aux grades de la hors classe et de la classe exceptionnelle « pour les enseignants particulièrement investis ». Ceux qui conçoivent et mettent en oeuvre « les bonnes pratiques » pourraient devenir formateurs de leurs collègues, en contrepartie d’un service d’enseignement réduit.(...)

Les directeurs d’école co-évalueraient les enseignants

C’est l’une des propositions les plus explosives du rapport : les directeurs des écoles publiques se verraient confier une mission de « co-évaluation des enseignants » avec les inspecteurs, alors qu’aujourd’hui ils n’ont aucune autorité hiérarchique sur les enseignants.(...)

Autoévaluation interne et évaluation externe des établissements

Chaque établissement devrait prévoir une autoévaluation au moins tous les cinq ans, ou après chaque changement de directeur d’école ou de principal de collège. Durant la campagne présidentielle, l’entourage du candidat Macron proposait de le faire tous les trois ans . Ces évaluations seraient centrées sur des objectifs à réaliser, fixés par le projet d’école ou d’établissement.

Qu’est-ce qui serait autoévalué ?

Les résultats scolaires, le climat scolaire (bien-être et sentiment d’appartenance des élèves et des personnels à l’établissement), les relations entre les différents acteurs (personnels éducatifs, élèves, parents d’élèves, collectivité territoriale de rattachement…) seraient autoévalués.

Après cette phase d’autoévaluation, les écoles et établissements feraient l’objet d’une évaluation externe « centrée sur les points problématiques identifiés par la phase d’autoévaluation ».

Qui évaluerait ?

Le rapport parle d’équipes mixtes d’évaluateurs externes (inspecteurs, personnels de direction, cadres académiques, formateurs, chercheurs, parents d’élèves ou anciens élèves).

Que se passerait-il après l’évaluation externe ?

Il faut « s’assurer que les parties prenantes s’approprient les résultats de l’évaluation externe des établissements », écrivent les députés. « Après une phase de contradictoire avec l’établissement », un rapport serait publié, pour identifier les points forts et les points faibles, et formuler des recommandations. Après l’évaluation, un nouveau projet d’école ou d’établissement serait élaboré, avec des « objectifs opérationnels », une révision de la lettre de mission du chef d’établissement, la définition d’un plan de formation continue ou encore l’expérimentation d’une nouvelle organisation pédagogique.

Appliquer les « bonnes pratiques »

Les différents rapports aboutiraient à lister et diffuser « les bonnes pratiques en matière de pédagogie et de vie scolaire ». (...)

La direction générale de l’enseignement scolaire du ministère serait, quant à elle, recentrée sur la définition de la « politique éducative et pédagogique et la mise en oeuvre des programmes ». Et perdrait ses compétences en matière d’évaluation.