
Non seulement le droit des femmes à disposer de leur corps est loin d’être universellement entériné, mais en outre, là où il peut sembler l’être, il est bafoué plus souvent qu’on ne l’imagine et il est quelquefois même contesté.
La virulence tenace des commandos anti-avortements, les insinuations de Marine Le Pen, les déclarations de Nicolas Sarkozy lors de la dernière campagne électorale et celles, franchement « pro-vie », du délirant sénateur Todd Akin et du fringant Paul Ryan, le futur vice-président des États-Unis si le républicain Mitt Romney l’emporte aux élections de novembre prochain, témoignent de la prégnance des stéréotypes qui servent la cause patriarcale : si les femmes sont vouées à être mères, si c’est là leur fonction et si elles doivent l’être même contre leur gré, même en cas de viol, c’est qu’elles ne s’appartiennent pas, mais sont la propriété du père des enfants qu’ "il leur fait". .
On est là au cœur du patriarcat, et puisque la vigilance est de mise à l’égard du droit crucial à disposer de soi, il est nécessaire de rappeler en détail combien les droits à la contraception et à l’avortement ont été difficilement acquis en France. (...)