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Des jeunes ingénieurs en quête de sens promeuvent les technologies douces
Article mis en ligne le 28 août 2020
dernière modification le 27 août 2020

S’approprier des techniques écologiques grâce à des ateliers, voilà l’ambition de la deuxième édition de la Semaine des alternatives et des low-tech (Salt). Le camp a réuni une quarantaine de participants — Covid oblige — et a contribué à la structuration du mouvement des technologies sobres.

(...) La grelinette ? L’outil low tech par excellence : une large bêche équipée de deux manches, sur laquelle on monte pour soulever la terre par effet de levier, afin de l’ameublir en profondeur sans la retourner ni la brasser, préservant ainsi la vie du sol. Le tout sans utiliser d’énergie fossile.

Simple, efficace, économique : la grelinette incarne l’esprit des low tech, ces techniques accessibles et résilientes popularisées par l’ingénieur Philippe Bihouix. Pensées en opposition à la fuite en avant high tech et à la crise écologique, les technologies douces ne s’apprennent pourtant pas toutes seules. C’est pourquoi le collectif Ingénieurs engagés et l’association OseOns (Our shared energies, Our network solutions) ont lancé en 2019 la première Salt, réunissant pendant une semaine une soixantaine de participants et de formateurs autour d’ateliers pédagogiques. Ils ont choisi le site bucolique de la Laudonnière, un écolieu appartenant à Guillaume Augais, ingénieur et fondateur d’un cabinet de conseil en agroécologie ainsi que du premier fonds de dotation spécialisé dans les low tech. (...)

« Retrouver la dimension physique du métier d’ingénieur » (...)

Ce mercredi matin, Cyrille apprend justement à son auditoire à se passer de pétrole en construisant un concentrateur solaire. Le principe : concentrer les rayons du soleil à l’aide d’un miroir parabolique sur un seul point, où la température peut dépasser mille degrés Celsius. « J’ai trouvé un vieil essieu de Renault 19 pour servir de socle à la parabole », explique le soudeur à ses élèves du jour, qui s’emploient, après avoir écouté attentivement les consignes de sécurité, à découper à la meuleuse le morceau d’acier. Dans l’après-midi, une autre équipe polira une vieille parabole satellite, récupérée elle aussi, pour la transformer en miroir. Sans oublier la fameuse grelinette, commandée par un agriculteur de la région en échange de légumes pour la Salt. (...)

« Les cursus d’ingénieurs sont devenus trop théoriques, déplore-il. On apprend à utiliser des machines à plusieurs dizaines de milliers d’euros, mais on ne touche plus à rien. » (...)

« Progressivement, on apprend des choses sur le réchauffement climatique et l’énergie, puis, à un moment, on atteint un seuil où l’on se sent obligé d’agir, poursuit-il. À partir de là, très vite, en tant qu’ingénieur, on met un pied dans la low-tech. » (...)

Une autogestion à l’organisation millimétrée (...)

Plus qu’une semaine de formation, plus que de simples vacances, la Salt est devenue l’un des principaux rendez-vous du mouvement low tech naissant. Des « vacances apprenantes » écolo, en somme. Pour élargir la communauté, jusqu’ici majoritairement constituée d’ingénieurs, les organisateurs ont déjà prévu de monter deux Salt en 2021, l’une au printemps, l’autre à l’été.