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Mediapart
Des femmes et des enfants exilés condamnés à rester dans la rue à Bagnolet
Article mis en ligne le 21 août 2022
dernière modification le 20 août 2022

Une vingtaine de femmes exilées, et autant d’enfants, survivaient dans la rue à Bagnolet depuis le 4 août pour revendiquer leur droit à un hébergement. Saisi par un avocat et une association, le tribunal administratif de Montreuil a rejeté leur requête ce mardi 16 août.

Nejma Brahim

Elles se disent « extrêmement déçues », selon Yasmine Boussalem, présidente de l’association MyMaraude, qui les accompagne depuis une dizaine de jours dans leur mobilisation. Ce mardi 16 août, le tribunal administratif de Montreuil a rejeté la requête d’une vingtaine de femmes et autant d’enfants, contraintes de vivre dans la rue à Bagnolet depuis que les autorités leur ont demandé de quitter le gymnase Jean-Reneault, avenue de la République.

Elles revendiquaient leur droit à un hébergement et confiaient leurs craintes d’être transférées en province, sans prise en compte de leur situation personnelle - certaines ont un conjoint qui travaille en Île-de-France et des enfants scolarisés en région parisienne. Plusieurs de ces femmes affirment également avoir été, à l’issue d’une mise à l’abri organisée par la préfecture de Seine-Saint-Denis, orientées vers des centres d’aide au retour volontaire sans qu’elles en soient informées au préalable.

Jeudi 11 août, le groupe de femmes a dû quitter l’avenue de la République après que la police a menacé d’intervenir pour les en éloigner. (...)

Me Jean-Baptiste Théodore, qui a saisi le tribunal administratif aux côtés de l’association MyMaraude pour obtenir une solution d’hébergement aux femmes et aux enfants, dit avoir souligné le « mensonge » des autorités à l’audience. « Il y a d’ailleurs eu des contradictions. Je suppose que la préfecture et la ville de Bagnolet n’avaient pas eu le temps de s’accorder sur ce qu’elles allaient dire à l’audience : la ville a elle-même affirmé que la préfecture avait évacué le gymnase », souligne-t-il.

Ces arguments n’ont pas suffi à convaincre le juge des référés. (...)

Selon nos informations, un collectif d’avocats s’est emparé ce mardi du dossier, et d’autres actions devraient être entreprises pour faire valoir les droits de ce groupe d’exilées et de leurs enfants, en situation d’errance depuis des mois. « Nous sommes aussi en train de voir si nous ne pouvons pas nous organiser autrement pour faire entendre nos voix », conclut Marie-Laure. (...)