
L’association Ailerons veut espionner le diable de mer, une raie très rare, menacée et mal connue, à l’aide de drones pilotés depuis un bateau. C’est l’opération Wings4Sea, pour laquelle ces bénévoles demandent l’aide financière du public. « Ce genre d’information est indispensable pour évaluer le statut d’une population », nous explique Lydie Couturier, océanographe et référente scientifique du projet.
Volant gracieusement dans l’eau, parfaitement inoffensif, pouvant atteindre cinq mètres d’envergure, le diable de mer méditerranéen devrait être aussi célèbre que sa cousine, la raie manta. Pourtant, il est si rare et si farouche que peu de gens l’ont vu, alors qu’il est présent dans toute la Méditerranée et même, peut-être, en Atlantique, près des côtes africaines.
Les zoologistes l’appellent Mobula mobular et rangent ce diable parmi les Mobulidés (ou Myliobatidés), au côté de la raie manta, mais ils le connaissent bien mal. Discret, ce sélacien mange des petits animaux planctoniques et nage sous la surface. « C’est lui qui décide de venir voir le plongeur ou le bateau. Jamais le contraire », résume Matthieu Lapinski, président de l’association Ailerons (pour Association ichtyologique pour l’étude, la recherche et l’observation dans la nature des sélaciens), qui réunit les témoignages de plaisanciers, de marins pêcheurs ou de plongeurs.
Les observations sont donc occasionnelles, mais toujours impressionnantes. (...)
L’opération Wings4Sea a été lancée en collaboration avec des scientifiques et une entreprise, Wipsea, spécialisée dans les drones d’observation des milieux naturels. Ce n’est pas la première fois que des drones seront utilisés pour observer des animaux en milieu sauvage (terrestre et de rares fois marin), et la technique intéresse désormais les zoologistes car l’espèce est menacée.
Pour autant qu’on le sache, les effectifs se réduisent (...)