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Des contrepoisons
Réflexions d’une féministe atterrée à la lecture d’un hors-série de Charlie hebdo qui lui est adressé (quatrième partie)
Article mis en ligne le 16 février 2012

Si je me sens tenue de parler de ce que j’appelle les « contrepoisons » au sein du hors-série, c’est-à-dire les propos qui n’entrent pas dans sa logique paternaliste, ce n’est absolument pas par volonté de tempérer l’analyse, mais simplement pour souligner que même au sein d’une publication bétonnée par le rédacteur en chef, quelques petits grains de sable se sont logés. Et pour que la parole de ces femmes, déjà largement désamorcée par leur absorption au sein de la ratatouille idéologique maison, ne soit pas plus inaudible encore.

Je commence par de courtes citations clairement en contradiction avec la condescendance et le mépris dans lesquels sont tenues les femmes (notamment musulmanes) et qui s’exprime à chaque page sous couvert de savoir mieux qu’elles ce qui est bon pour elles : (...)

les questions de Valérie Manteau dénotent elles aussi d’une réflexion pertinente et tout à fait à rebours de celles posées par Gérard Biard.

« Aujourd’hui, on focalise le féminisme sur des débats comme le voile.

Il y a eu matraquage.(…) C’est pas innocent, politiquement. Il y a quelque chose d’hyper raciste, on remet le bougnoule à sa place, évidemment inapte à traiter correctement sa femme, et la femme de bougnoule à sa place de femme de bougnoule. On croise plusieurs problématiques, mais aucune en fait qui ait vraiment un rapport avec le féminisme.

A l’époque, sur France Culture, le matin, il n’y avait que des mecs et ils ne parlaient jamais du féminisme. Sauf d’un coup, sur le voile, tu découvrais à ta grande stupéfaction qu’ils étaient tous super féministes entre eux, super au courant, et surtout, attention, ils savaient que jamais rien ne nous arriverait de bon sur le féminisme du côté de l’islam. Qu’est-ce que t’en sais ? Qu’est-ce que t’en sais, que Keny Arkana, qui est voilée, ne va pas t’ouvrir la tête demain avec un texte féministe ?

Les hommes ont peur de parler du féminisme, parce que ça les concerne. On préfère parler du voile, parce que c’est l’Autre.

Et le féminisme revient toujours en boomerang sur la masculinité.

Pendant ce temps, on ne parle plus du reste ?
(...)

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