
Installer des panneaux photovoltaïques sur les toits de Paris dès 2019 pour accélérer la transition énergétique, tel est l’objectif de la coopérative Enercit’IF. Tous les Parisiens qui le souhaitent pourront devenir actionnaires et participer à ce projet solaire.
De l’énergie solaire "produite par les Parisiens pour les Parisiens", une utopie sous le ciel gris de Paris ? Plus pour longtemps, espère l’association EnerCit’IF. Une cinquantaine de citoyens impliqués dans ce projet veulent installer des centrales solaires sur les toits d’entreprises, de HLM et de bâtiments publics de la capitale dès le printemps 2019.
Si des projets similaires ont déjà vu le jour en zones rurales et dans le sud de la France, Enercit’IF est une initiative pionnière à Paris. Ce 24 septembre, elle fondera une coopérative. "Nous avions envie d’être acteurs de la transition écologique, dans notre ville, dès maintenant. Nicolas Hulot vient de le rappeler : il y a urgence, nous ne pouvons plus attendre bêtement que le changement arrive d’en haut !", explique Patrick Gèze, 62 ans, président d’EnerCit’IF.
UN PROJET SOLAIRE PLEBISCITÉ PAR LES CITOYENS
L’idée prend forme fin 2016. Des citoyens proposent des projets de centrales solaires au Budget participatif de la mairie de Paris, qui consacre chaque année des fonds aux idées des habitants. Lors du vote sur Internet, cette idée est l’une des plus plébiscitées par les Parisiens. Banco. Elle décroche une aide de 2 millions d’euros.
Il faut dire que le projet colle bien avec les ambitions de la capitale : le Plan Climat de la Paris vise 100 % d’énergie renouvelable en 2050, dont 20 % de production locale…
Début 2019, les Parisiens pourront donc investir dans la coopérative, à partir de 100 euros par personne (...)
Restent toutefois quelques obstacles… Les toits parisiens sont souvent anciens et protégés, pas toujours adaptés à ces travaux. Sur les bâtiments publics, EnerCit’IF sera mis en concurrence avec d’autres installateurs. "Les procédures administratives sont longues. Et la mairie de Paris, en dépit de son soutien, n’a pas encore l’habitude de travailler avec des citoyens. Nous essuyons un peu les plâtres mais c’est toujours ainsi pour les projets pionniers. Nous savons que cela ira plus vite par la suite", conte Jean-Baptiste Blondel, 39 ans, autre membre fondateur de l’association. (...)
En attendant, l’association vise déjà 1400 à 1900 MWh installés par an, soit la consommation électrique de 500 à 600 foyers (hors chauffage). Un objectif modeste à l’échelle d’une capitale, reconnaît EnerCit’IF. Mais ambitieux symboliquement.(...)