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Départementales : quand les écologistes, le Front de gauche et Nouvelle Donne s’inspirent de Podemos et Syriza
Article mis en ligne le 19 mars 2015

Une très forte abstention, un enracinement de l’extrême droite et une débâcle du PS : tels sont les principaux éléments attendus à l’issue du scrutin pour l’élection des conseillers généraux, les 22 et 29 mars. Une nouveauté ignorée des sondages pourrait cependant s’ajouter à ces prévisions : l’émergence électorale de listes de l’union des gauches alternatives, regroupant les écologistes, le Front de gauche ainsi que, dans les cantons urbains, le jeune parti Nouvelle Donne. Dans plusieurs départements, ces alliances pourraient créer la surprise, y compris face au FN. Et constituer la base d’une nouvelle dynamique politique à gauche, davantage ouverte aux citoyens.

Les sondages ne les voient pas. Le ministère de l’Intérieur fait tout pour les ignorer en les fondant dans l’étiquette politique fourre-tout « divers gauche », réservant au PS quand il est allié avec une autre force politique l’appellation « Union de la gauche ». Pourtant, une offre politique se voulant alternative est bien présente lors de ces élections départementales. Ces 400 cantons environ, où une alliance entre Europe écologie – Les verts (EELV) et le Front de gauche, ou une de ses composantes (PCF, Parti de gauche, Ensemble), s’est dessinée. Chez les écologistes comme au Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, on assure y observer « une dynamique militante », renforcée ici ou là par Nouvelle Donne, le mouvement lancé en 2013 par l’ancien socialiste Pierre Larrouturou et des personnalités issues de la société civile. (...)

« On a raté le virage que Syriza et Podemos ont réussi »

« Après 2012, le Front de gauche a été incapable de concrétiser la dynamique des présidentielles. Cela a été une erreur. On a raté le virage que Syriza et Podemos ont réussi », regrette le responsable du PG. Dans un contexte de défiance et d’abstentions, alors que le FN se renforce, les élections départementales puis régionales permettront-elles aux partis de gauche alternatifs de se rattraper ? Des « chantiers de l’espoir » rassemblant ces composantes ont été lancés en janvier. Le Mouvement pour la 6ème République (M6R) fédère des militants autour d’une réforme constitutionnelle. Mais ces initiatives peinent encore à sortir de la confidentialité et à s’étendre plus largement « aux citoyens ».

Il reste encore des obstacles. Les écologistes demeurent divisés sur la stratégie à suivre. L’alliance avec une ou plusieurs composantes du Front de gauche a été largement choisie, localement, par les écologistes. Dans 400 autres cantons, ils battent la campagne électorale en « autonomie », sans partenaires. Ils ne font cause commune avec le PS que dans 160 cantons environ. Et en privilégiant, si possible, des candidats socialistes plutôt critiques de la politique gouvernementale actuelle (...)

Au soir des résultats, le ministre de l’Intérieur leur attribuera une variété d’étiquettes. Un moyen de faire disparaître de la photographie électorale et médiatique ces alliances naissantes gênantes. Et de livrer un angle d’attaque à l’aile droite du PS pour faire peser sur la division de la gauche la responsabilité de la probable débâcle. « Il y a une tentation autodestructrice au sein de la gauche », dénonce déjà le député de Paris Christophe Caresche pour expliquer la défaite. C’est sûr que la politique menée par le gouvernement n’y sera absolument pour rien.