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Greenpeace
Déclin des tortues : symptôme du mal être des océans. Pétition
Article mis en ligne le 21 juillet 2019
dernière modification le 20 juillet 2019

Après une première escale en Arctique, l’Esperanza poursuit son expédition en Atlantique Nord pour dénoncer l’extraction minière en eaux profondes, près du site de Lost City. A la fin de l’été, le navire et son équipage retourneront au large de la Guyane, près du Récif de l’Amazone. Dans ce cadre, nous avons effectué une mission scientifique sur les tortues luth, une espèce migratrice emblématique des écosystèmes de haute mer.

La Guyane, un important lieu de nidification pour les tortues marines

Les tortues marines, et en particulier les tortues luth, sont représentatives des relations écosystémiques qui existent entre les zones côtières et la haute mer. Ce sont des espèces migratrices qui viennent pondre sur les plages et parcourent des milliers de kilomètres à la nage.

Dans les années 1990, la Guyane était le premier site de nidification mondial et attirait 40% de la population de tortues luth, en période de ponte. On pouvait compter de 500 à 1000 pontes par nuit. Aujourd’hui, la moyenne est de 4 pontes par nuit, sachant qu’elles ne pondent que tous les trois ans. Nous avons pu le constater nous-mêmes puisque nous nous sommes rendus sur les plages de Yalimapo et Rémire-Montjoly, en Guyane, afin de participer à une mission du CNRS-IPHC, aux côtés de Damien Chevallier, spécialiste des tortues marines. (...)

Nous pouvons très largement témoigner du fait qu’elles sont désormais peu nombreuses à venir pondre car nous avons parfois passé des heures à les chercher, sans succès. En voir une par nuit était déjà un véritable soulagement ! (...)

Erosion, pêche industrielle et pollution comme causes du déclin

Les causes du déclin des populations de tortues luth sont variées. D’après Damien Chevallier, l’érosion naturelle des plages, mais surtout la pollution et la surpêche, sont les principales explications de la disparition des tortues luth.

Il arrive encore trop souvent que des tortues se retrouvent prises au piège dans les filets des navires de pêche, dont beaucoup ne s’encombrent pas de méthodes de pêche sélective qui épargneraient les tortues marines. (...)

Un traité mondial pour les océans comme opportunité de protéger les océans

D’après le dernier rapport de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques), environ 66% du milieu marin a été significativement modifié par l’activité humaine. Or, les océans sont un de nos meilleurs alliés pour lutter contre la crise climatique. Il devient urgent de les protéger, en créant un vaste réseau de réserves marines. Malheureusement, à l’heure actuelle, il n’existe aucun instrument juridique permettant de créer des réserves marines en haute mer. C’est tout l’objet des négociations onusiennes qui se dérouleront jusqu’en mars 2020 : adopter un traité inter-étatique qui permettra de créer au moins 30% de réserves marines d’ici 2030. Pour cela, les gouvernements doivent se montrer ambitieux et politiquement courageux ; car pour que les océans soient préservés, ces futures réserves marines doivent être intégralement ou fortement protégées. (...)

Créer des réserves marines dans les eaux nationales ne suffit plus pour protéger les océans au niveau global : la haute mer représente 61% de la surface des océans. Il faut aller plus loin. C’est pour cela que l’Esperanza se rendra au large de la Guyane dans les prochaines semaines. Ne ratez rien et suivez-nous dès maintenant sur notre compte Instagram.

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