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De musicien et de rôdeur
Article mis en ligne le 24 mai 2013

George Moustaki est mort ce jeudi 23 mai. Auteur de chansons qui comptent parmi les plus belles du répertoire français, il a chanté la liberté en l’incarnant dans la figure de l’homme solitaire, voyageur, apatride et rebelle, refusant les attaches, aussi bien matérielles qu’affectives.

Cette posture à la fois existentielle, poétique et politique, on la retrouve dans la chanson éponyme, mais aussi dans Le métèque, Ma solitude, Gaspard ou encore Il est trop tard où il dit le prix à payer de l’insouciance, du rêve, du goût du plaisir et du refus des vies conventionnelles : la solitude et le temps qui passe.

La liberté de George Moustaki n’est en effet pas incantation niaise, prise de position gratuite. Elle est étroitement liée à une vie marquée par des origines multiples (juives, grecques, égyptiennes), l’expérience de la migration et l’engagement politique (des sans papiers expulsés de l’église Saint Bernard en 1996 au soutien au candidat du NPA en 2012 pour les plus récents).

George Moustaki n’est certes pas un chanteur politique, même s’il a chanté la « révolution permanente » (Sans la nommer) ou le combat contre la dictature et l’empire colonial (Portugal). Il chante avant tout l’amour, en faisant passer le désir avant le couple, « sans projets et sans habitudes » (Le temps de vivre). La femme, « sa douce captive, son âme sœur, sa source vive » (Le métèque), y reste objet d’une « faim jamais assouvie », mais sans la misogynie ou le virilisme qui caractérise tant d’autres chanteurs français (de Brassens à Brel, sans parler de Ferré). (...)