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la Paix maintenant
De l’art de torpiller toute chance de paix
Article mis en ligne le 3 novembre 2014

« La judaïsation de Jérusalem-Est pourrait peut-être bien torpiller un futur accord de paix avec les Palestiniens », écrit le Ha’Aretz en tête de son éditorial du 21 octobre.

Les efforts pour torpiller tout accord de paix éventuel à venir entre Israël et les Palestiniens continuent. C’est la même méthode que d’habitude : des généralités sans engagement quant au désir de paix d’Israël, alliées à des actes sur le terrain qui vident ces mots de tout sens et menacent de rendre la situation irréversible.

Il y a quelque trois semaines, des colons de l’association Elad sont entrés dans sept maisons du quartier de Silwan à Jérusalem-Est. Un fort contingent de police accompagnant les provocateurs a dû affronter les jets de pierre des Palestiniens, mais le but était atteint – un autre bâton dans les roues d’un possible compromis diplomatique.

Comme à son habitude en pareil cas, le Premier ministre Benyamin Nétanyahu est demeuré coi. Peut-être voit-il d’un bon œil l’implantation massive de Juifs à Jérusalem-Est ; peut-être que non. Ça n’a pas d’importance, parce que son principal objectif est de ne pas heurter ses électeurs. L’avenir du pays est secondaire comparé à ses chances de remporter un nouveau mandat. Heureusement pour lui, le ministre de l’Économie Naftali Bennett a comblé le vide, expliquant que l’action de Silwan était un événement « de taille historique ».

Dans la nuit de dimanche, l’histoire a changé de cours. Là encore, des colons se sont installés à Silwan, cette fois dans deux bâtiments vides au centre du faubourg. L’avantage de cette provocation est qu’à la différence du précédent emménagement – dans une zone abritant déjà des dizaines de familles juives – il n’y avait qu’une poignée de Juifs au centre de Silwan ; les nouveaux colons ont ainsi pu planter le doigt plus profond dans les yeux des habitants.

Comme dans le cas précédent, la démarche était parfaitement légale. Les colons avaient acquis les immeubles – l’un pouvant loger cinq familles et l’autre quatre – par l’intermédiaire de sociétés étrangères faisant écran au Comité pour la restauration du village yéménite de Shiloah (Silwan). Pour agrémenter la provocation du contenu sioniste de rigueur, on raconte l’histoire d’un groupe de Juifs du Yémen qui s’étaient installés là avant la Première Alyah (1881-89) et avaient dû abandonner leurs maisons du fait des pogroms arabes [1]. L’emménagement opéré dans la nuit de dimanche est censé « avoir bouclé la boucle en ces lieux » [2].

Et comme dans le cas de l’initiative de l’organisation Elad, cette provocation a elle aussi été rendue possible par les objectifs nationalistes du gouvernement. (...)