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l’Humanité
Darmanin demande aux préfets l’expulsion de leur logement des jeunes impliqués dans les violences urbaines
#democratie #droit #logement #extremedroite #Darmanin #repression
Article mis en ligne le 3 septembre 2023
dernière modification le 2 septembre 2023

Des jeunes mis en cause dans le cadre des violences urbaines liées à la mort de Nahel seront expulsés de leur logement social avec leur famille, a ordonné le ministre de l’Intérieur aux préfets, dans une note révélée par l’AFP le 31 août. Une double peine qui constitue un précédent grave pour le droit au logement, selon les associations.

L’annonce avait suscité stupeur et effarement : le préfet du Val-d’Oise s’était félicité le 23 août dernier sur X (ex-Twitter), photo à l’appui, de l’expulsion d’une famille de son logement social, à Deuil-la-Barre. La raison invoquée ? L’un de ses jeunes occupants avait participé aux violences urbaines suscitées en juillet dernier par la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine), lors d’un contrôle routier.

Manuel Domergue, représentant de la Fondation Abbé Pierre, s’était ému, sur Mediapart, de cette communication « choquante » et « malsaine ». « On se fait plaisir à humilier une famille », avait-il alors déploré. Mais pour Gérald Darmanin ce n’est pas un problème, il a même demandé aux préfets une « fermeté systématique » dans ces situations.
Mobilisation de « tous les outils prévus par la loi »

Une note, qui leur a été adressée par le ministre de l’Intérieur et de la secrétaire d’État chargée de la ville, révélée par l’Agence France presse (AFP) jeudi 31 août, montre que cette décision répond bel et bien à une volonté gouvernementale.

« Nous vous demandons de mobiliser tous les outils prévus par la loi pour expulser les délinquants des logements sociaux qu’ils occupent », ont exigé Gérald Darmanin et Sabrina Agresti-Roubache, dans cette note datée de mercredi 30 août, ajoutant : « Vous emploierez les différents outils à votre disposition, en fonction des situations particulières que vous pouvez connaître, en lien avec les bailleurs, les collectivités locales et l’autorité judiciaire. »

En octobre 2022, le ministre de l’Intérieur avait déjà préparé le terrain en annonçant la « généralisation des expulsions des familles à problèmes ».

Punition collective (...)

Une revendication de l’extrême droite

Le ministre de l’Intérieur, dont les multiples déclarations récentes révèlent un agenda déjà tourné vers la présidentielle de 2027, satisfait ici des revendications prônées depuis plusieurs années par l’extrême droite, créant la confusion autour du droit reconnu à tout citoyen d’avoir un toit.

« Un logement, ce n’est pas une récompense, explique Manuel Domergue, sur Mediapart. Ce n’est pas seulement pour les gens qui se comportent bien, c’est pour tout le monde. On ne résout aucun problème social en expulsant des familles de leur logement social, surtout dans des zones tendues. »