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Dans une société juste, il n’y a pas de place pour le porno
Pornland - Comment le porno a envahi nos vies - Grand Format Gail Dines Cécilia Lépine (Préfacier), Robert Jensen (Préfacier), Tom Farr (Postfacier), Nicolas Casaux (Traducteur)
Article mis en ligne le 26 octobre 2020
dernière modification le 25 octobre 2020

Le libéralisme sexuel est cette idéologie qui exonère les exploiteurs de toute responsabilité à l’égard des personnes qu’ils violentent et exploitent sexuellement. C’est une idéologie qui est particulièrement véhiculée par l’industrie du porno, n’en déplaise à quelques adeptes libertariens qui voient dans ce secteur un apprentissage à la sexualité, un travail, ou un empowerment.

Elle décrit les violences et les humiliations subies par des personnes réelles. Elle décode ce que l’industrie véhicule : l’assujettissement des femmes, le racisme, la culture du viol, celle du « choix » individuel ou du « plan cul ». Son dernier chapitre est consacré à ce qu’Alicen Grey a appelé la « culture pédophile » : la pornographisation de caractéristiques enfantines.

Après un tel réquisitoire, difficile d’être pris aux pièges des mensonges des pornographes. L’industrie du porno n’est pas la libération sexuelle qu’on essaye de nous vendre. L’industrie du porno s’attache plutôt à « étioler notre imagination (…) en fournissant des images dont le contenu est répétitif et abrutissant ».

Pour faire comprendre l’horreur pornographique, Dines utilise aussi parfois des analogies pour le moins percutantes : « Imaginez ce qu’il se passerait si d’innombrables émissions et sitcoms présentant les noirs ou les juifs d’une manière raciste ou antisémite inondaient nos chaines de télévision, dans lesquelles ils se feraient tirer les cheveux, gifler et étouffer avec divers objets insérés dans la bouche par des hommes blancs. Cela provoquerait sans doute un tollé. (…) En recouvrant sa violence d’un vernis sexuel, la pornographie la rend invisible, et les arguments de ceux d’entre nous qui protestent contre la violence sont ainsi qualifiés d’anti-sexe, et non d’anti-violence. » (...)

au-delà de l’importante documentation sur les coulisses de cette industrie, l’intérêt de l’ouvrage est bien sur son analyse féministe opposée au libéralisme patriarcal ambiant. Le projet social est tout autre : « Une sexualité fondée sur l’égalité exige en fin de compte que la société repose aussi sur l’égalité. (…) [Dans] une société juste, il n’y a pas de place pour le porno. »