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Le Monde
Dans les rues de Beyrouth : « On n’a plus envie de faire confiance »
Article mis en ligne le 10 août 2020

Quatre ministres ont démissionné entre dimanche et lundi. Le chef du gouvernement Hassan Diab a plaidé pour l’organisation d’élections anticipées.

Le centre-ville de Beyrouth a de nouveau plongé dans une ambiance insurrectionnelle, dimanche 9 août, aux abords du Parlement. Des heurts ont opposé manifestants et forces de sécurité, sur une artère où l’explosion qui s’est produite au port, cinq jours plus tôt, a soufflé les vitres. La veille, des milliers de Libanais avaient déjà exprimé leur colère et réclamé des comptes aux autorités, après la déflagration qui a fait au moins 158 morts et ravagé des centaines de milliers d’habitations. (...)

« On n’a plus le choix que de descendre dans la rue. Beyrouth a été détruite. Les gens sont à bout de souffle », dit Sasha Rustom, manifestante de 27 ans, en s’éloignant des gaz lacrymogènes des forces de sécurité, qui s’intensifient au fil des heures. « Il faut que tout le gouvernement démissionne, réclame-t-elle depuis la place des Martyrs, plongée dans l’obscurité. Mais pas pour voir réapparaître les mêmes têtes qui ont gouverné ces dernières dizaines d’années : on n’a plus envie de faire confiance, on ne veut plus donner une chance à ceux qui se sont montrés incompétents et malhonnêtes. » (...)

Comme la veille, les manifestants ont été délogés du centre-ville en début de soirée. (...)

« L’explosion du port est un massacre, dont les responsables doivent répondre. Tous les politiciens, quelle que soit leur affiliation, gardent le silence, et cela ne m’étonne pas : ils ont peur pour leur fauteuil. On ne veut plus de leurs magouilles pour le pouvoir. On veut construire un nouvel Etat. »
Un cabinet de technocrates

Des médias libanais spéculent sur une chute imminente du cabinet dirigé par Hassan Diab. Quatre ministres ont déjà annoncé leur démission, entre dimanche et lundi, dont la ministre de l’information, également porte-parole, Manal Abdel Samad, face à la « magnitude de la catastrophe » et « par respect pour les martyrs et les douleurs des blessés, des disparus et des déplacés ». (...)

Lire aussi :

Le premier ministre libanais, Hassan Diab, annonce la démission de son gouvernement

La démission du gouvernement fait suite à celle de quatre ministres en deux jours. Des manifestants reprochent à la classe politique d’être responsable de l’explosion meurtrière qui a dévasté Beyrouth le 4 août.

Samedi 8 août, il s’était dit prêt à rester au pouvoir « pendant deux mois », le temps que les forces politiques s’entendent au sujet de la tenue d’élections parlementaires anticipées. Lundi en fin de journée, le premier ministre libanais, Hassan Diab, a annoncé la démission de son gouvernement, six jours après l’explosion qui a dévasté Beyrouth.

L’exécutif était fragilisé par le départ de quatre ministres, dimanche et lundi, à la suite de la terrible explosion du 4 août, qui a fait au moins 160 morts et relancé la contestation populaire. (...)