
Dans la vallée de Haute-Durance (Hautes-Alpes), RTE, filiale d’EDF, envisage de reconstruire intégralement le réseau haute tension. Un projet coûteux et inutile pour les opposants, qui servira à exporter de l’énergie nucléaire, alors que la rénovation de l’ancienne ligne et les énergies renouvelables sont une alternative.
(...) Place aux travaux en Haute-Durance : c’est le message que veut transmettre Réseau de Transport d’Electricité (RTE) en ce vendredi 24 avril. L’entreprise publique, responsable en France des réseaux Très haute tension (THT) et Haute tension (HT), organise une « cérémonie de lancement des travaux du programme Haute-Durance » au château de la Robéyère à Embrun. A l’intérieur une centaine de convives, élus, journalistes, chefs d’entreprises, responsables d’associations spécialement invités, écoutent et applaudissent une présentation du projet et de ses avantages. A l’extérieur, deux-cents opposants surveillés par une trentaine de CRS et quelques gendarmes font beaucoup de bruit pour témoigner de leurs désaccord.
Depuis le barrage de Serre-Ponçon et depuis Gap, jusqu’à Briançon et Le-Mônetier-Les-Bains, RTE souhaite engager des travaux titanesques pour refaire le réseau THT et HT. L’actuel ne correspondrait plus aux besoins de ce coin des Hautes-Alpes. Pensée en 1936, l’alimentation électrique repose toujours sur une ligne de 150 000 volts entre la vallée de la Haute-Maurienne en Savoie et Gap. Depuis 1961, la THT se connecte également sur le barrage de Serre-Ponçon qui a été mis en service cette année-là. Des lignes secondaires de 63 000 volts accompagnent ce dispositif. (...)
Sur les vidéos, les oiseaux gazouillent
A grand renfort d’images de synthèse et de films d’animations, RTE présente les bienfaits projetés de son projet pendant près d’une heure trente. (...)
Le point névralgique de la contestation du programme se situe sur les lignes THT P4 et P6. Il est prévu qu’elles empruntent un trajet parallèle entre Chorges et Embrun sur le secteur des balcons de Serre-Ponçon dans le Parc National des Ecrins. Elles seraient construites en amont des lignes existantes pour être à plus de 100 mètres de toute habitation et ainsi minimiser les risques sanitaires dus aux rayonnements électromagnétiques.
Mais selon Patrick Barrona, secrétaire de l’association Avenir Haute Durance (AHD), la création de ces lignes à haute tension constituerait un « sacrifice fait d’énormément de déforestation, de lieux d’accueil pour le tourisme qui vont se retrouver déclassés, du Parc des Ecrins empiété dans toute sa partie sud, des captages d’eaux impactés ». L’association milite depuis août 2011 pour l’enfouissement de ces deux lignes le long de la nationale.
Mais RTE refuse ce scénario qui entrainerait un surcoût de 130 millions d’euros. (...)