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Dans le Bassin du Congo, le mythe de l’exploitation durable du bois mord la poussière
Article mis en ligne le 13 février 2017
dernière modification le 7 février 2017

Une nouvelle étude scientifique démontre le besoin urgent de protéger les paysages forestiers intacts du Bassin du Congo, ainsi que les droits des communautés dépendant de la forêt et des communautés autochtones. À moins que de nouvelles approches ne soient développées rapidement, ces paysages forestiers intacts, indispensables pour la régulation du climat, auront disparu d’ici la fin du siècle.

Les paysages forestiers intacts reculent très vite

Cette nouvelle étude, publiée le 13 janvier 2017 par une équipe d’experts dirigée par le professeur Peter Potapov de l’Université du Maryland, révèle en effet qu’entre 2000 et 2013,
l’exploitation forestière dite « sélective » a représenté 77% de la perte totale de paysages forestiers intacts (IFL pour “Intact forest landscapes”, en anglais) en Afrique [i].

Non seulement les IFL abritent des millions de personnes dépendantes de la forêt, mais ils sont aussi des réservoirs uniques de biodiversité. Ils constituent également le plus grand stockage terrestre de carbone, et sont beaucoup plus résistants aux perturbations naturelles et aux effets des changements climatiques que les plus petites zones forestières.

En une douzaine d’années, l’Afrique a vu disparaître 101 000 km2, soit 10%, de sa zone IFL : une superficie supérieure à celle du Portugal. A plus de 90%, ce sont les forêts du Bassin du Congo, la seconde forêt tropicale du monde, qui sont concernées. Au rythme actuel, tous les pays du Bassin du Congo, sauf la RDC, verront disparaître l’ensemble leurs IFL au cours des 60 prochaines années. Une véritable catastrophe écologique.

Les chercheurs ont par ailleurs découvert que la certification de concessions par le Forest Stewardship Council (FSC)[ii] dans le Bassin du Congo n’avait qu’un impact « négligeable » sur le ralentissement de la fragmentation des IFL.[iii] Pire : « le rythme de la fragmentation des IFL en Afrique centrale causée par l’exploitation forestière sélective est plus rapide dans les concessions FSC qu’en dehors » (notre traduction). (...)

les résultats de cette étude suggèrent que ces gouvernements et donateurs doivent revoir leur approche et investir plutôt dans la création de zones protégées afin de sauvegarder les forêts qui persistent. (...)