
Lorsque la période du brame commence chez les cervidés (de mi septembre jusqu’à mi-octobre ou plus), le mâle (le cerf) en rut a toutes ses énergies concentrées sur l’accouplement et le combat contre d’autres mâles et il fait alors entendre un cri rauque et sonore qui s’entend à des km à la ronde le rendant facile à localiser par les "chasseurs de têtes".
Le « chasseur », en quête de trophée (la tête du cerf découpée sur la bête abattue est emportée pour être empaillée afin d’orner un mur de salon…) a légalement le droit de tirer sur les plus beaux spécimens de cerfs bramant en s’acquittant d’une taxe de prélèvement alimentant soit les caisses de l’ONF, organisateur de cette pratique éhontée dans les forêts domaniales, soit les caisses des Associations de chasse, qui sous-traitent cette chasse au trophée à de riches étrangers, sur des terrains privés.
Sans oublier certaines organisations privées qui exploitent la filière touristique pour une clientèle en recherche de sensations.
Malgré l’engagement de plusieurs associations de protection de la nature qui contestent cette pratique, il est très difficile de faire bouger les choses localement ou nationalement.
Pourtant, d’un point de vue éthique, il est inacceptable que le chasseur puisse s’approcher du cerf très vulnérable pendant cette période du brame, affaibli du fait qu’il mange peu et épuisé par les combats avec ses adversaires, les accouplements et la surveillance de la harde.
Surtout, cette pratique va à l’encontre d’une gestion raisonnable des cervidés. En effet celle-ci devrait porter autant que possible sur des animaux déficients. Or elle « prélève » les plus beaux spécimens et désorganise totalement les groupes sociaux. Elle sévit dans la période de reproduction, particulièrement délicate chez les cervidés : une femelle n’est en chaleur que quelques heures et la perturbation de leur rassemblement compromet gravement les chances de perpétuation de l’espèce.
Cette chasse aux trophées agit exactement à l’inverse de la sélection naturelle car elle élimine les spécimens en meilleure santé, les meilleurs reproducteurs, appauvrissant ainsi le potentiel génétique de l’espèce et mettant à mal la santé de leur population. (...)