
HAROPA, regroupement des ports fluviomaritimes de la Seine a pour objectif d’optimiser et d’augmenter la part du transport fluvial de conteneurs du Havre à Paris.
Pour ce faire il est envisagé de permettre aux embarcations spécialisées dans la navigation intérieure de rentrer dans port 2000, afin d’effectuer un transfert direct des conteneurs sur ces moyens nautiques, ce qui diminue les ruptures de charges et donc les coûts de transport. Cela présente également l’avantage de diminuer significativement le nombre de camions sur les routes et fortement l’émission de GES, le transport fluvial étant beaucoup moins polluant que le transport routier.
Toutefois, pour atteindre cet objectif, HAROPA a choisi la plus mauvaise solution d’aménagement portuaire sur le plan écologique, solution appelée « la chatière ».
La chatière est la solution d’aménagement portuaire la plus destructrice pour le milieu marin avec la création d’un accès direct entre le port historique et Port 2000 au moyen d’une digue et d’un chenal : une emprise de 100 mètres de large et une digue 2 kilomètres de long empiétant de manière irréversible sur l’Estuaire de Seine. Au regard des conséquences engendrées par les projets passés et la situation écologique actuelle très dégradée de l’Estuaire de Seine, cette solution est la pire de toutes.
Il existe en effet des solutions beaucoup plus satisfaisantes pour la préservation de l’estuaire : Les solutions de « développement de nouvelles unités fluviomaritimes », « téléphérique » « passage à travers la CIM », « l’écluse fluviale » doivent réellement être étudiées.
Les estuaires sont d’une importance capitale pour le cycle biologique de nombreux organismes vivants.
L’estuaire de Seine accueille des zones de nourriceries d’importance nationale voire européenne pour le bar et la sole. Il est un vivier pour de nombreuses autres espèces en Manche-Est et contribue au renouvellement des stocks au large. Mais face à une artificialisation constante des espaces naturels pour répondre à des choix de développement économique, l’estuaire de Seine a perdu près des trois-quarts de sa surface durant le dernier siècle.
Il est donc impératif de préserver ce qui reste de l’estuaire de la Seine, en évitant tout nouvel impact sur l’environnement, de ne faire aucun nouvel aménagement et de construire le port sur le port, comme le déclare HAROPA lui-même !
Le Comité régional des pêches de Normandie (CRPMEM) et des associations environnementales se sont unis pour former un collectif et porter ensemble la voix de « Préservons l’Estuaire de la Seine ». (...)