
La société Réseau de Transport d’Electricité (RTE), filiale à 50% d’EDF elle-même propriété de l’Etat français à près de 84%, a pour rôle de veiller à l’équilibre permanent entre la production et la consommation d’électricité, à l’échelle nationale mais aussi à l’échelle européenne en se coordonnant avec les autres opérateurs des réseaux interconnectés.
RTE et l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), qui dépend de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), organisent une consultation publique. Celle-ci concerne la poursuite d’une étude, engagée à la demande du gouvernement français, sur les « Conditions et prérequis en matière de faisabilité technique pour un système électrique avec une forte proportion d’énergies renouvelables à l’horizon 2050 ».
https://www.rte-france.com/analyses-tendances-et-prospectives/etude-pour-un-systeme-electrique-forte-part-denergies-renouvelables-en-france-lhorizon-2050
Dans le même temps, le gouvernement a demandé à EDF de se mettre en ordre de marche pour construire 6 nouveaux réacteurs nucléaires EPR,… en attendant mieux et la mise en service de l’EPR de Flamanville bourré de graves malfaçons, notamment sur le couvercle de cuve fabriqué par Framatome au Creusot.
Le 8 décembre 2020 au Creusot, justement, le Président de la République Française a annoncé sa décision de construire un nouveau porte-avions à propulsion nucléaire et de confier la construction de ses réacteurs à… EDF-Framatome.
Pendant que RTE et l’AIE consultent le public pour la suite de l’étude de scénarios énergétiques de long terme, le Président annonce des décisions imminentes pour continuer cette folie nucléariste destructrice.
Et l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), après avoir elle-aussi consulté le public sur un ensemble de considérations très techniques, vient de décider des prescriptions générales permettant à EDF de prolonger de 10 ans l’exploitation de 32 réacteurs ayant atteint ou allant atteindre l’âge canonique.
La partie n’est cependant pas jouée car, pour chaque réacteur concerné, le dossier de sûreté d’EDF devra être soumis à enquête publique et ensuite à l’ASN, qui accordera ou pas son autorisation de prolongation.
En attendant, l’ASN continue d’accorder à EDF des autorisations de déroger aux règles de sûreté pour plusieurs réacteurs affectés de graves défauts.
Décisions inacceptables d’un côté et consultations publiques de l’autre sont les deux facettes d’une même arnaque démocratique. RTE et l’ASN, à la demande du gouvernement dont ils dépendent, inversent doublement les rôles.
En ne prenant pas les mesures qu’elles devraient prendre, chacune dans son domaine de compétence,
En demandant au public de se prononcer sur des questions techniques annexes qui ne sont pas a priori de sa compétence, elles donnent l’illusion que la population a son mot à dire sur son avenir alors qu’elle subit les décisions déjà prises sans tenir compte des risques.
Et des risques il y en a ! (...)
Exigeons de RTE (Réseau Transport Electricité) l’étude de scénario d’arrêt en urgence des réacteurs nucléaires si la sûreté le requiert. (...)