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l’Humanité
Crise de l’hôpital : les assistants de régulations en grève dans 69 Samu sur 100
#sante #hopitaux #SAMU #grève
Article mis en ligne le 16 août 2023

Depuis le début de l’été, plus de 69 Samu sur 100 sont touchés par la grève des assistants de régulation médicale, selon l’Afarm (Association Française des Assistants de Régulation Médicale). L’association demande la création de 800 postes supplémentaires pour « travailler dans des conditions plus humaines »

(...) Selon le dernier décompte de l’Afarm, la grève entamée au début de l’été est suivie dans au moins 69 centres Samu sur les 100 qui peuplent la France métropolitaine.

Des conditions de travail dégradées

Les agents dénoncent une forte dégradation des conditions de travail ces derniers mois. Dans la majorité des départements, le 15 concentre les appels de détresse sanitaire habituels mais le numéro est aussi devenu le portail d’accès aux urgences des centres hospitaliers, par lequel il est désormais impératif de passer avant de s’y rendre.

Au total, ce sont 2 500 assistants de régulation médicale, chargés de répondre lorsque vous composez le 15. Un nombre jugé insuffisant pour l’Afarm, qui réclame donc la création de 800 postes supplémentaires pour travailler dans des conditions plus humaines. (...)

La loi Rist un accélérateur

Depuis le 3 avril, en application de la loi dite « Rist » du 26 avril 2021, le salaire des médecins intérimaires, est désormais plafonné à 1 390 euros brut par garde de 24 heures. Si les établissements de santé s’accordent à dire qu’elle était nécessaire, nombreux sont ceux à constater les difficultés générées aux urgences, dans les services d’anesthésie, de chirurgie… avec parfois jusqu’à 30 % d’intérimaires en moins pour remplir les tableaux de service et prendre le relai des titulaires en congé. Les médecins régulateurs sont encore plus mis sous tension tant les possibilités de prise en charge par certains services se réduisent.

Lire aussi :

 (France TV info)
Samu en grève, intérimaires absents, fermetures de services et de lits... Et si la crise de l’hôpital cet été était pire que l’an dernier ?

De la Manche à la Méditerranée, le constat est le même partout : la crise de l’hôpital n’a pas disparu cet été, elle s’est aggravée. Et les solutions temporaires, comme la régulation de l’accès aux urgences, ne font que révéler d’autres problèmes d’un système de santé épuisé. (...)

Renvoyer les patients vers la médecine de ville, elle aussi saturée

Filtrer les patients pour les envoyer vers les médecins libéraux pour permettre aux urgences de ne traiter que les urgences est une solution compliqué, quand on sait que beaucoup d’entre eux ne sont pas remplacés l’été. Tout juste de retour de vacances, le docteur Fréderic Paing prendra la garde à l’hôpital de Saint-Lô, demain, mardi 15 août, en plus des patients qu’il voit défiler toute la journée dans son cabinet. "Les patients qui devraient être hospitalisés ne le sont plus ou ressortent plus vite, ce qui multiplie les consultations pour nous", constate-t-il. (...)

"Beaucoup de généralistes s’épuisent. Certains vont arrêter. Ça devient trop difficile pour ceux qui restent, note le Dr. Paing. On manque de moyens humains, on manque de moyens matériels, de lits. Il faut vraiment qu’on augmente le nombre de soignants."

Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau dit ne pas se satisfaire de cette situation. Mais former des professionnels de santé prend du temps, et rendre la profession plus attractive demande de l’argent. Des annonces sur la revalorisation des gardes de nuit et de week-end sont attendues prochainement. En attendant, si l’hôpital public continue de tenir, tous les soignants se demandent jusqu’à quand. Une nouvelle épidémie, une recrudescence des cas de Covid-19, la grippe ou encore la bronchiolite, et c’est tout le système de santé qui risque de vaciller, encore.

Lire aussi :

 (Le Point)
Samu : qui sont les ARM, actuellement en grève ?

Méconnus, les assistants de régulation médicale (ARM) sont pourtant les premiers à prendre les appels au 15. Ils sont en grève depuis début juillet (...)

Rassemblés dans des centres d’opération, ils reçoivent et traitent les appels d’urgence, qu’ils orientent ensuite en fonction de la gravité et des disponibilités des différentes équipes et médecins.

Les ARM réclament des revalorisations salariales et des embauches, selon leur association nationale, l’Afarm. Leur grève illimitée se voit peu, car les ARM grévistes sont, comme beaucoup de soignants, « généralement assignés par l’administration, et donc à leur poste », sans perte de salaire.

Les ARM sont considérés comme le premier maillon de la chaîne des secours français. Ils réceptionnent les demandes depuis un centre de réception et de régulation des appels (CRRA) du Samu. Ils agissent sous la responsabilité d’un médecin régulateur, avec lequel ils travaillent en étroite collaboration. Ils sont reconnus comme des professionnels de santé. (...)