« Berlusconi des mers », « petit caïd bronzé aux cheveux gominés » dit la presse italienne... Francesco Schettino, du Costa Concordia, a mis dans le viseur de l’actualité une profession jusque-là glamour : commandant. Le plus haut grade dans la marine marchande, huit à dix ans de formation. Le respect dû à un bel uniforme, des siècles de tradition maritime.
Le naufrage du Costa Concordia le 13 janvier serait dû à l’« inchino » (révérence), sorte de parade pour saluer les habitants au large de l’île de Giglio, qui aurait mal tourné.
(...) Dans le cahier des charges du poste de commandant de croisière, il est clairement indiqué qu’il faut assurer deux ou trois soirées par voyages, les fameux cocktail du commandant.
En être, pour les passagers, est un des grands moments de la croisière. Autre passage obligé pour le capitaine, la séance photo avec les touristes… un souvenir qui leur sera revendu à prix d’or.
Etre présent dans les couloirs, aller à la rencontre des passagers, « bref, vendre le produit », résume Philippe Fichet-Delavaut. Au détriment de la navigation ?
« On doit pouvoir faire les deux. »
Pourtant, si serrer la main à 700 touristes est déjà une sacrée épreuve, la tâche peut s’avérer insurmontable sur les navires de 4 000 passagers…. (...)