
Rues d’Athènes, un moment désertées de leur circulation habituelle, pour ainsi céder la place aux manifestants de la dite... grande journée de mobilisation du 12 novembre. Syndicats mainstream et cortèges séparés, amertume d’en bas passablement éminente, et il y avait comme de la parodie dans l’air du temps sous le gouvernement SYRIZA/ANEL et sous leur mémorandum III. En plus de la fumée des feux déclenchés en fin de journée lorsque les déjà habituels dits “casseurs”, ont se sont résolus à en découdre avec les unités MAT (CRS), lesquels visiblement auraient parfois autant envie d’en... découdre avec les manifestants. Surréalismes... et certainement Crisanthrope.
Au fil des mois et des années de crise en Grèce, six années bientôt... et trop pleines, pour un pays autant vidé de ses énergies déjà, rendre compte des événements au quotidien en qualité de... témoins participants, oblige à ne pas faire usage de pincettes, à ne plus argumenter pour ainsi plaire au lectorat francophone, certes sincèrement politiquement et socialement engagé, à ne jamais limiter son sens critique, notre sens critique.
Après soixante-cinq mois d’innombrables faits et gestes douloureux, comme parfois humainement encourageants, après tant de luttes (plus de dix mille manifestations en Grèce depuis 2010), et suite surtout à l’apocalyptique gestion de la crise et de ses résistances par... l’avènement SYRIZA désormais controversé en dépit des apparences du calendrier politique électoralement évident, rien ne sera plus jamais comme avant.
Surtout, rien ne peut plus être observé et ainsi relaté sans se référer à une dimension de crise humaine (d’où le projet Crisanthrope), où la remise en cause devrait désormais s’opérer si possible à la juste hauteur des enjeux et des mutations : une transformation forcée du modèle social et politique d’un pays comme la Grèce ; et le cas grec n’est qu’un exemple... avancé d’une situation bien plus large. (...)
Voilà donc six ans que les journées d’action se succèdent et s’entrecoupent, journées d’action souvent que de nom, ou sinon plus rarement, s’agissant de grands mouvement d’envergure et suffisamment d’en bas, celui dit des places et des Indignés de 2011 en fut la principale illustration. Car à présent en Grèce, on sait ! (...)