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Corse, régionales 2015
Article mis en ligne le 23 décembre 2015

Pendant que sur le continent l’heure était aux « triangulaires », en Corse se tenait une quadrangulaire dont le résultat fut sans appel : quand le candidat Front national réussissait à perdre des voix entre les deux tours, la liste d’union des nationalistes l’emportait assez largement. De manière d’autant plus nette que le taux d’abstention y à chaque fois été bien inférieur à la moyenne « nationale ». Depuis, Gilles Simeoni a été élu président du Conseil exécutif de Corse et Jean-Guy Talamoni président de l’assemblée. Cette situation, inédite, vient poursuivre la dynamique ouverte par l’élection de Simeoni comme maire de Bastia en 2014, mettant ainsi fin à la quarantaine d’années de mandat de la famille Zuccarelli.

Si le gouvernement est jusqu’alors resté plutôt discret, on remarquera que les dirigeants de droite ainsi que Jean-Pierre Chevènement et Florian Philippot se sont publiquement alarmés du danger, notamment après que Talamoni a choisi de prononcer une partie de son discours en Corse et de prêté serment sur un ouvrage totémique du nationalisme corse, La Justification de la Révolution corse. L’inquiétude des « dits » souverainistes tient à la désintégration de la République française que feraient courir les nouveaux dirigeants du « parlement » corse. Mais outre que c’est ne pas être du tout au fait de l’histoire politique récente des nationalistes et des rapports de force en son sein – le parti Corsica Libera de Talamoni y est minoritaire –, on s’étonne que les uns comme les autres ne se réjouissent pas de voir désavoués des responsables qui ont aussi œuvré à la désintégration de la Corse. Il est certain que le mot « nation » ne facilite guère l’entendement. Sans aucun doute, il y a parmi les dits « nationalistes » des racistes et des tenants d’une Corse fermée. Peut-être certains ont-ils manifesté contre l’arrivée de réfugiés en septembre. Mais il se trouve qu’une autre partie a porté au même moment la nécessité d’une politique d’accueil. On s’étonne aussi qu’il soit à ce point impossible de penser cette configuration politique au même titre que ce qui a pu se produire en Écosse, il y a un an et demi, et qui avait suscité, de ce côté-ci de la Manche, une vague de sympathie. Cette victoire est aussi celle de ceux qui ont défini l’agenda de la Corse depuis quarante ans : prôné la protection de l’environnement lors du scandale des boues rouges, la maîtrise du foncier face à la spéculation, la protection du littoral… (...)