
Depuis plusieurs semaines, des groupes extrémistes, regroupés autour du blog Le Salon beige, réclament le retrait de certains ouvrages en bibliothèques. Ces derniers sont accusés de promouvoir une théorie du genre. Et les établissements se retrouvent mis sous pression, dans différentes communes de France. C’est que le Printemps français entend faire régner le politiquement correct dans ces lieux publics, mettant à l’index des livres qui ont parfois plusieurs années…
La ministre de la Culture est sortie de ses gonds hier, pour condamner fermement ces « pressions exercées par des extrémistes sur les bibliothèques publiques ». Pour l’heure, ce n’est qu’un communiqué, qui a été diffusé. Mais Aurélie Filippetti, à l’occasion de ses voeux, avait assuré que 2014 serait l’année des bibliothèques, et pas question de laisser des groupes obscurs, obscurcir ce projet.
Au cours des derniers jours, note la ministre, « près d’une trentaine de bibliothèques publiques ont fait l’objet […] de pressions croissantes ». Des actions menées par des « groupuscules fédérés sur internet par des mouvements extremistes ». Ces derniers, s’indigne la ministre, en appellent en effet à la lutte contre des « bibliothèques idéologiques ». Et de souligner :
Ils se rendent dans les bibliothèques de lecture publique, exercent des pressions sur les personnels, les somment de se justifier sur leur politique d’acquisition, fouillent dans les rayonnages avec une obsession particulière pour les sections jeunesse, et exigent le retrait de la consultation de tout ouvrage ne correspondant pas à la morale qu’ils prétendent incarner.
Il est temps d’en appeler à Voltaire, à l’esprit des Lumières, pour dénoncer ces atteintes scandaleuses à la démocratie et à la liberté dans notre pays. La lecture est l’un des meilleurs outils de lutte contre les fanatismes, contre l’intolérance. (...)