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Contre la libéralisation de l’édition : ne pas livrer le marché aux barbares
Article mis en ligne le 19 février 2015

Le Centro per il libro et la lettura, sorte de CNL italien, vient d’adresser une pétition à la ministre du Développement économique Frederica Guidi. Elle demande à ce que, dans le cadre de la loi Concorrenza, soit à tout prix soutenue la loi Levi. En Italie, cette dernière permet à l’éditeur de fixer le prix de vente des livres, et encadre les remises possibles.

La semaine passée, le gouvernement examinait en effet un projet de loi, sur la Concurrence. Dans ce dernier, un élément concernait l’industrie du livre au plus haut point, et surtout, la loi établie en septembre 2011. Équivalent de la loi Lang en France, cette législation concède une remise maximale de 15 % sur le prix de vente public, aux détaillants. Une catastrophe, estime le monde du livre, à une période où six Italiens sur dix ne lisent plus du tout.

Dans un message, les librairies Feltrinelli encouragent tout un chacun à défendre cette législation qui préserve une industrie déjà fragilisée. Et donc signer la pétition, qui à cette heure a recruté 2000 signatures, et semble s’étendre assez rapidement. (...)

Pour Antonio Terzi, vice-président du syndicat des libraires, cette action du gouvernement serait « susceptible de favoriser Amazon et tous ces grands groupes qui ont la capacité économique de vendre des livres en deçà de leur prix, et de mettre hors du coup, une fois pour toutes, les libraires indépendants et les petits éditeurs. » (...)

Le Centro per il Libro e la Lettura (Cepell) – Centre pour le livre et la lecture – est un institut autonome du Ministero per i beni e le attività culturali (MiBAC) – ministère italien de la Culture –, dont la mission est de diffuser le livre et la lecture en Italie et de promouvoir le livre, la culture et les auteurs nationaux à l’étranger. (...)

Et l’on encourage au contraire le gouvernement à s’inspirer des modèles français, allemand ou espagnol, avec une remise fixée à 5 % – et surtout pas celui du Royaume-Uni, qui est parvenu « à entraîner la fermeture de nombreuses librairies », dans son effort de libéralisation. Au moment où le marché du livre se rétracte, et continue de perdre des lecteurs, d’année en année, toucher à la loi est une erreur à ne pas commettre.