
Consomme-t-on moins d’énergie lorsqu’on a connaissance de sa propre consommation électrique ? Oui, selon les résultats de l’expérience TicElec sur un panel d’une centaine de ménages volontaires de la commune de Biot (Alpes Maritimes). Ils montrent des différences significatives selon que les ménages suivent ou non l’état de leur consommation et soulignent que l’apport d’information est d’autant plus percutant que celle-ci est neutre, c’est-à-dire sans comparaison avec celle des autres.
Pouvons-nous réduire notre consommation électrique de manière durable et pérenne sans pour autant avoir l’impression de retomber à l’ère de l’éclairage à la bougie ? Sommes-nous capables d’identifier les postes de consommation les plus énergivores et sommes-nous aptes à modifier nos habitudes ? La consommation électrique semble encore invisible pour bon nombre de ménages qui méconnaissent souvent les sources de surconsommation et sont peu informés de l’impact de leur effort individuel et de leur contribution dans ce domaine.
Forts de ce constat, le Groupe de recherche en droit, économie et gestion (CNRS, université Nice Sophia Antipolis) et les partenaires du projet TicElec (Technologies de l’information pour une consommation électrique responsable) ont piloté une expérience originale sur plus d’un an afin de mesurer les réelles conséquences pour les ménages d’être informés sur leur consommation électrique. (...)
Résultat : pour l’ensemble des ménages ayant participé au projet, les chercheurs ont pu observer des différences très importantes au niveau des pratiques de consommation (comme l’extinction des lumières ou la plus grande utilisation d’ampoules basse consommation). Ils ont également constaté des différences de consommation, significatives, selon la présence ou l’absence d’information. (...)
La dernière étape du projet TicElec fut la conception d’un ouvrage, Au fil de l’électricité (Les Éditions du Ricochet, 2014) qui a mobilisé enseignants et élèves des classes élémentaires pour expliquer la consommation électrique aux plus jeunes et construire ensemble un outil pédagogique de sensibilisation. Ce projet original initié par le CNRS est soutenu dans le cadre d’un accord-cadre entre l’État, l’Ademe, la région Paca et le conseil général des Alpes Maritimes.