
Alors que les hôpitaux allemands sont submergés par les malades, les concombres importés d’Espagne semblent avoir fait un onzième mort lundi. Tandis que la Belgique et la Russie ont décidé d’arrêter l’importation de concombres tueurs, les autorités sanitaires allemandes et européennes recherchent toujours l’origine de la bactérie transmise par la consommation de concombres contaminés. Avec une omission de taille : le fait que l’Espagne utilise massivement depuis des années des eaux usées recyclées pour l’irrigation agricole !
Etonnamment, la piste du « re-use » n’est donc absolument pas évoquée jusqu’à présent.
Les medias n’ont de cesse de rappeler les recommandations des autorités sanitaires qui martèlent jusqu’à plus soif les règles d’hygiène habituelles : se laver les mains, éplucher les légumes, les faire cuire...
Un peu court quand on connaît les dérives de l’agriculture intensive pratiquée en Espagne, avec les milliers d’hectares de cultures sous serre, les pesticides répandus à outrance, les taux de cancer enregistrés dans les régions concernées, une catastrophe environnementale majeure, rendue célèbre par l’affaire de la « fraise espagnole »…
Dans ce contexte l’absence de toute mention d’un possible lien entre le « re-use » et cette épidémie sans précédent ne laisse pas d’étonner.(...)
Le réservoir principal de ces bactéries est le tube digestif des ruminants. La transmission à l’homme se fait soit par contact direct avec des animaux contaminés ou avec l’environnement contaminé par leurs excréments, soit en consommant des aliments — viande hachée crue ou mal cuite, lait cru mais aussi salades et légumes contaminés par le sol — ou de l’eau contaminée, soit par « contact direct » avec une personne dont l’hygiène ne serait pas rigoureuse.(...)
on pourrait s’interroger sérieusement sur « l’eau d’irrigation » utilisée dans les deux exploitations concernées depuis le début de la mise en production des concombres incriminés.
Quelle est sa provenance ? L’hypothèse du « re-use » est-elle catégoriquement exclue ?
Dans le cas contraire la déflagration serait énorme, et c’est toute la fuite en avant technologique prônée par les apprentis sorciers de la marchandisation de l’eau, dont l’OPA sur le grand cycle de l’eau s’affiche désormais à ciel ouvert, qui serait sévèrement mise à mal.
(...) Wikio