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Amnesty International
Communiqué Amnesty International "Nous n’oublions pas : septième anniversaire de la mort d’Abou Bakari Tandia aux mains de la police"
Article mis en ligne le 31 janvier 2012

Abou Bakari Tandia, un Malien âgé de 38 ans, est mort le 24 janvier 2005 après une garde à vue dans les locaux de la police. Sept ans après, sa famille n’a toujours pas reçu d’explication satisfaisante sur les circonstances ayant conduit à sa mort. L’enquête a été lente, intermittente, et elle a rencontré de graves obstacles, l’administration hospitalière et les autorités chargées de l’application des lois tardant à produire certaines pièces ou même ne les fournissant pas du tout. À ce jour, aucun policier n’a été tenu pour responsable de faits liés à la mort d’Abou Bakari Tandia ou sanctionné à ce titre.

Amnesty International continue à prier les autorités françaises de faire le nécessaire pour qu’une enquête approfondie, impartiale et réellement indépendante soit menée sans délai sur les circonstances de la mort d’Abou Bakari Tandia, et de veiller à ce qu’une procédure disciplinaire interne ou des poursuites pénales soient engagées contre tout responsable de l’application des lois qui pourrait raisonnablement être soupçonné d’avoir commis dans cette affaire une violation des droits humains.

(...) En décembre 2011, la juge d’instruction chargée de l’affaire a ordonné une nouvelle expertise médicale. L’avocat de la famille aurait formé une requête pour que le dossier Tandia soit confié à une autre juridiction que le tribunal de Nanterre ; en effet, les proches d’Abou Bakari Tandia et son comité de soutien considèrent que cette juge d’instruction, la quatrième chargée du dossier, en décidant qu’il fallait une sixième expertise médicale, fait encore traîner l’affaire en longueur sans raison valable. Pour la famille, cette nouvelle expertise médicale est « la goutte d’eau qui fait déborder le vase ». Elle a demandé le dessaisissement dans l’espoir que le dossier soit enfin suivi avec diligence. Des rapports d’expertise établis de façon indépendante par l’Institut médico-légal de Paris (IML) en juin 2009 et octobre 2011 mettent en question la version policière des événements. (Des éléments détaillés figurent ci-après en complément d’information).

Aux termes du droit international relatif aux droits humains, une enquête effective doit être adéquate, approfondie, impartiale et indépendante, menée sans délai et soumise au droit de regard de l’opinion publique. Hélas, sept ans après la mort d’Abou Bakari Tandia, ses proches n’ont pas vu se dérouler une enquête qui soit conforme aux obligations imposées à la France par le droit international relatif aux droits humains.
(...)

Amnesty International a suivi de nombreuses affaires de mauvais traitements aux mains de la police et de morts en garde à vue survenues en France ces dernières années. Le cas d’Abou Bakari Tandia n’est malheureusement pas isolé. (...)

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