
Le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) vient de rendre public les retours de la consultation qu’il a organisé sur l’avenir des métiers du social. L’objectif était de recueillir l’avis des professionnels, des bénévoles, des étudiants ainsi que ceux des personnes accompagnées par les services sociaux.
Cela se traduit par toute une série de propositions orientées dans 4 directions : 1. Comment rendre les carrières plus attractives ? 2. Comment améliorer la formation des professionnels ? 3. Comment remettre la relation aux personnes accompagnées au coeur de la pratique ? Enfin dernier point : 4. Comment mieux faire participer les personnes accompagnées aux décisions qui les concernent ?
Nous nous limiterons dans cet article à la question de l’attractivité des métiers. Vous noterez au passage que certaines de ces questions ont déjà été abordées dans plusieurs instances, notamment au sein du Haut Conseil du Travail Social. Les constats sont-ils en cohérence avec ceux déjà formulés ? Oui sans aucun doute, mais il y a non seulement la façon de les présenter qui diffère ainsi que les propositions qui sont parfois particulièrement intéressantes.
Les métiers n’attirent plus. Pourquoi ?
Le constat est clair : Il y a une réelle désaffection des métiers de la cohésion sociale nous dit le CESE. Ils sont vécus comme trop difficiles. Les constats sont sans équivoque.
La politique du chiffre (...)
Les faibles rémunérations et les conditions de travail (...)
La relation entre les professionnels et les managers (...)
Des métiers empêchés, des professionnels et usagers maltraités (...)
Des travailleurs sociaux qui véhiculent une image négative de leurs métiers malgré des aspects positifs.
Mais il y a aussi d’autres raisons qui expliquent ce désamour des métiers du travail social : le CESE souligne aussi que l’une des raisons majeures du manque d’attractivité est le fait que les travailleurs sociaux qui s’expriment le plus, véhiculent une image, des slogans et comportements négatifs auprès du grand public.
Il est vrai que lorsque l’on mesure les constats établis par le CESE, il est difficile de parler positivement de nos professions. Pourtant, ils apportent aussi de multiples satisfactions. « Les métiers de la cohésion sociale sont parfois vécus comme difficiles, mais ce sont aussi des métiers de vocation où les professionnels s’impliquent particulièrement. Le défaut d’attractivité ne doit pas le faire oublier » est-il rappelé. Mais il n’y a pas que cela : La relation individualisée, et « globale » qui vise l’émancipation est plutôt une dimension attractive de ces métiers, c’est
un métier relationnel, riche de sens surtout lorsque c’est l’émancipation qui est visée. La complexité aussi est au cœur des formations. Mais attention, aujourd’hui l’émancipation n’est plus un objectif, ou alors seulement dans les disc
ours (empowerment, être acteur, solution pour tous …).
D’autres causes sont évoquées par les équipes de terrain (...)
Le manque de reconnaissance de l’utilité sociale de certains métiers ainsi que la dévalorisation constante de certaines institutions (sécurité sociale, pôle emploi, missions locales…) tant dans les discours des responsables politiques que des médias contribuent au sentiment des professionnels d’être dévalorisés. (...)
L’administratif dématérialisé au détriment de l’accompagnement (...)
Il faudrait un vrai tronc commun pour toutes les formations (...)
Le type de management (...)
Des formations essentielles : Souvent, on entend que ces métiers pourraient être exercés sans compétence alors que même l’accompagnement est un geste technique. Qui veut exercer ces métiers, difficiles ? La formation est indispensable. Moins, il y a de Français qui veulent exercer ces métiers, plus ils sont d’utilité sociale.
Des conditions de travail difficiles parfois risquées qui ne sont pas compensées ni par les salaires ni par la reconnaissance. (...)
Des exigences grandissantes de polyvalence. (...)
Les difficultés rencontrées lors de la formation. (...)
La réforme de certains diplômes (...)
Le manque de reconnaissance d’emplois très féminisés. (...)
Une déconnexion entre les équipes de terrain et les équipes de direction (...)
Les propositions des personnes consultées (...)