
Après avoir été tirés comme des lapins en manif, voilà qu’on nous fiche comme du bétail à l’hosto ! Pas très vegan, tout ça. Petit guide pratique pour échapper aux poulets en blouses blanches.
Tout le monde a entendu parler du mouchard informatique des urgences, le fichier SIVIC qui recense à leur insu les manifestants·e·s bléssé·e·s pris·e·s en charges aux d’urgences des hôpitaux publics. À l’AP-HP, à Paris, Martin Hirsch, l’ex-porte-flingues « ès pauvreté » de Sarkozy, actuel patron de l’AP-HP, a d’abord expliqué qu’il n’y était pour rien — alors qu’il a lui-même donné des consignes pour que ce registre soit rempli dans le cadre des manifs gilets jaunes — et qu’aucune donnée médicale n’était recensée, alors que des documents publiés ont montré le contraire.
On peut rappeler que SIVIC a été créé officiellement pour recenser les victimes lors d’attentats et de mieux informer leurs proches. (...)
Pas plus qu’il n’existe des « bavures policières », aucun fichier informatisé alimenté dans notre dos n’a d’autre utilité que disciplinaire, ça reste une petite main armée de la répression, même si on l’enrobe toujours de précautions d’usages ou de finalités utilitaristes.
Le syndicat des médecins urgentistes a dénoncé dans la presse ces méthodes pourries, mais on a trouvé aucun texte qui donne aux patient-e-s des conseils pour riposter. On va pas se laisser ficher à l’hosto pour finir entre les mains des flics et des juges ! En creusant un peu, on peut donner quelques pistes. (...)
Qu’est-ce qu’on enregistre dans SIVIC ?
Tout ce qu’il faut pour intéresser tout flic en puissance. On y trouve l’identité complète du patient — nom, prénom, date de naissance, sexe, nationalité, coordonnées (téléphone et courriel) de la victime et d’un proche — numéro du dossier hospitalier (date d’entrée, établissement), lieu et date de l’évènement. On recense aussi l’état de la personne (décédé, grave ou léger), soit-disant « sans précisions sur les pathologies ». Faux, car un subtil champ « Commentaires » peut servir à y ajouter des mentions médicales (types et causes probables des blessures – par LBD, matraques ou éclats de grenade) ou des détails individuels ("chaussettes vertes à petits pois, cheveux courts, manque petit orteil pied droit"…) qui feront la joie des flics et de la préfecture…(...)
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Si vous avez d’autres trucs à transmettre, vous pouvez contacter l’Assemblée des blessés (assemblee-blesses(at)riseup.net + compte FB) ou venir en parler à la Coordination contre la répression (réunions tous les mardis à la bourse du travail).