
Les inscriptions sont ouvertes pour le prochain colloque du Centre Primo Levi qui aura lieu les 25 et 26 janvier 2018 au Centre Sèvres (75006 Paris) sur le thème : "Je veux tout oublier - Les paradoxes de l’oubli".
"Je veux tout oublier » : c’est la demande que nous adresse le patient « victime » de torture et de violence politique arrivant au Centre Primo Levi. Encombré par une répétition traumatique, il n’est plus qu’un corps mémoire imprégné de douleur et d’un débordement pulsionnel. Un trop de mémoire qui réduit les temporalités à un présent d’horreur, présent que le patient ne peut plus vivre mais qu’il ne peut pas non plus oublier. Cette répétition n’est pas le souvenir mais une sorte de conscience obsédante qui fait obstacle au travail d’oubli, lequel réconcilie le présent avec la remémoration du passé pour envisager un futur.
Cependant, la clinique nous fait savoir qu’oublier peut s’avérer aussi problématique que se souvenir. En effet, l’oubli s’annonce par un paradoxe puisqu’il faut se souvenir pour oublier autant qu’il faut oublier pour se souvenir autrement. Il fonde et en même temps il entretient un rapport ambigu avec la mémoire. S’il est nécessaire, il peut être aussi une amnésie pathologique, l’enfouissement de quelque chose d’insupportable. Mais encore, qui n’a pas éprouvé cette sensation désagréable d’avoir un mot « sur le bout de la langue », mot sans cesse happé dans l’abîme du corps ?
Par la clinique, nous voulons discerner et interroger les différentes facettes de l’oubli ou de son impossibilité, ainsi que ses incidences sur la vie d’un sujet. (...)